Johnny Depp, Jennifer Anniston et George Clooney sont des noms qui ne vous sont pas inconnus, et pour cause puisqu’il s’agit des plus grandes stars hollywoodiennes actuelles. Mais comme tout le monde, ces célèbres acteurs ont bien dû commencer quelque part. Si les portes des blockbusters leur étaient un temps fermées, le cinéma indépendant leur a ouvert grand les bras et ce, pour notre plus grand plaisir. Entre films d’horreur douteux et drames poignants, découvrez 8 films indépendants qui ont marqué les débuts des plus grands acteurs du moment.

George Clooney dans Return to High School (1987)

Return to Horror High School, est un film américain sorti en 1987 réalisé par Bill Froehlich. Cette comédie horrifique de série Z relate l’histoire d’une équipe de production cinématographique souhaitant réaliser un film sur une série de meurtres ayant eu lieu à Crippen High School quatre ans auparavant. Suite aux drames survenus, le lieu a été abandonné. L’équipe peut donc tourner en toute tranquillité dans les locaux désertés… plus ou moins, puisque le tueur en série rôde toujours et promet de faire couler encore beaucoup de sang. Ce film d’horreur indépendant n’est pas du tout un chef-d’œuvre mais il sort tout de même du lot par son humour constant (et parfois lourd), mais aussi et surtout grâce à la présence d’un très jeune George Clooney, affublé d’une coupe semi-mulet du plus bel effet. Il s’agit de la toute première contribution cinématographique de l’acteur hollywoodien, qui interprète le rôle d’un policier municipal prénommé Oliver. Néanmoins, sa participation dans ce slasher un peu cheap des années 80 est écourtée puisque le charmant Oliver est rapidement tué à grands coups de couteau après environ quatre minutes passées devant la caméra. 

Certes, ce n’est pas la panacée, mais comme bon nombre de ses collègues, Clooney a pu débuter sa fabuleuse carrière en partie grâce au monde de la production indépendante. Si le film n’est pas resté dans les annales, il est aujourd’hui considéré comme un charmant « nanar ». Entre humour noir un peu redondant et scènes gore à la fois repoussantes et captivantes, Return to Horror High aura eu le mérite de nous faire découvrir les débuts (un peu ridicules, il faut l’admettre) de George Clooney. À noter qu’avant de mourir, le personnage d’Oliver est questionné par l’une des actrices du plateau : « Tu aimerais être une star Oliver ? », ce à quoi le policier répond : « Pourquoi pas, qui sait ? ». Il y a fort à parier que personne à l’époque n’avait imaginé que ce dialogue allait presque devenir prophétique !

 

Jennifer Aniston dans Leprechaun (1993)

Le film américain Leprechaun, réalisé par Mark Jones est sorti dans les salles obscures au cours de l’année 1993. Ce film d’horreur indépendant raconte l’histoire d’un père, J.D Reding et de sa fille Terry qui, en plein travaux dans leur nouvelle maison, découvrent un butin d’or. Jusque-là, tout semble donc aller pour le mieux… jusqu’au moment où l’on découvre qu’en réalité, il s’agit d’un trésor maudit. En effet, c’est un homme nommé Dan O’Grady qui l’a dérobé à un leprechaun irlandais avant de rentrer aux États-Unis. Alors qu’il pensait pouvoir désormais couler des jours tranquilles, il se rend compte que la petite créature teigneuse a quitté sa contrée anglo-saxonne pour le poursuivre et récupérer son bien coûte que coûte… quitte à massacrer tous ceux qui s’en approchent d’un peu trop près. Encore une fois il s’agit d’un film d’horreur indépendant quelque peu kitsch.

Cependant le scénario et l’acteur Davis Warwik – excellent dans le rôle du farfadet diabolique – ont permis au film de rencontrer un certain succès et d’être même suivi par pas moins de six volets ! Ce film marque également le début d’une longue série de succès pour la sublime Jennifer Aniston. Et c’est en incarnant la jeune Terry Reding, que l’actrice de freins débute sa carrière devant les caméras. Alors âgée de 24 ans, Jennifer Aniston donne de la voix dans ce film un peu grotesque. En même temps… qui ne hurlerait pas devant cette petite créature dandinante au visage grêlé ! Malgré un scénario classique et un jeu d’acteurs un peu surfait, le film est devenu quasi culte pour tous les amateurs de comédies horrifiques. Certes, aujourd’hui Leprechaun est considéré comme une production ayant mal vieilli, mais si vous êtes fan de Jennifer Aniston et de Davis Warwik, n’hésitez pas à le visionner en n’oubliant pas de prendre le scénario au second voire au troisième degré !

 

Ryan Gosling dans Danny Balint (2001)

Saviez-vous que Ryan Gosling a débuté sa carrière dans des films indépendants ? Oui, l’ancien petit acteur du Mickey Mouse Club qui adorait se trémousser aux côtés de son ami Justin Timberlake a finalement décidé de s’écarter des projets commerciaux en faveur de la sphère indie. C’est dans le film Danny Balint sorti en 2001, que l’acteur canadien a fait ses premiers pas au cinéma. Ce drame de Henry Bean retrace l’histoire de Danny Balint, un skinhead new-yorkais de 22 ans, antisémite à l’extrême. Très admiré par ses pairs, il se voit confier la mission de collecter des fonds pour ce mouvement néo-nazi en quête de respectabilité. Le hic, c’est que Danny est lui-même juif… et donc contraint de cacher sa véritable identité. Jusqu’au jour où une journaliste met la lumière sur cette absurde dualité et menace de la rendre publique… Il est intéressant de savoir que ce long métrage est inspiré de l’histoire vraie de Dan Burros, un juif américain né dans les années 30 et devenu un recruteur du Ku Klux Klan. Dans ce film poignant, Ryan Gosling incarne le rôle de Danny Balint aux côtés de l’acteur Billy Zane.

Les critiques à son sujet sont très élogieuses. Lors de sa sortie en salle, ce drame connaît un assez grand succès malgré la sensibilité du sujet et certains points obscurs dans le scénario. Même si aujourd’hui il est difficile d’imaginer un autre acteur que Ryan Gosling pour incarner le jeune néo- nazi, trouver la perle n’a pas été une mince affaire. En effet, pour trouver le comédien qui prêtera ses traits à Danny Balint, le réalisateur Henry Bean a fait auditionner plus de 160 acteurs ! C’est finalement  Ryan Gosling, le dernier d’entre eux, qui a su séduire le cinéaste par son approche intellectuelle du rôle. Il est évident qu’il ne s’est pas trompé, puisque le film a reçu le grand prix du Jury du Festival du Film de Sundance en janvier 2001, près de dix-huit mois avant sa sortie en salle ! En France, le film émeut également les critiques, et notamment ceux du Parisien qui déclarent : « Traité comme un thriller psychologique, construit intelligemment, ce film sans ambiguïté est porté par un acteur formidable, Ryan Gosling, dont on reparlera. » Ils ne croyaient pas si bien dire… car suite à ce long métrage, Gosling devient le chouchou du cinéma indie et enchaine les productions réussies telles que The United States of Leland (2003), Half Nelson (2006), Une fiancée pas comme les autres (2007) et bien sûr le film Drive (2011).

 

Carey Mulligan dans When Did You See Last Your Father ? (2007)

En parlant de Drive, l’actrice Carey Mulligan qui y incarne la douce Irene a également commencé sa carrière par un film indépendant. C’est le film When Did You See Last Your Father ? un drame anglais dirigé par Anand Tucker, que la jeune actrice british démarre sa carrière en incarnant le rôle de Rachel. Porté par les talentueux Colin Firth et Jim Broadbent, le récit de ce film de 2007  s’inspire des mémoires de l’écrivain britannique Blake Morrison. Sous forme de séries de flash-back, le drame met en scène les différentes périodes de vie de l’auteur, comme notamment son adolescence aux côtés de son père Arthur Morrison, avec qui il entretient une relation complexe. Il décrit également les difficultés qu’il a dû traverser pour parvenir à être écrivain, à une époque où sa famille refusait un tel choix de carrière.

En ce qui concerne Carey Mulligan, elle y interprète le petit rôle d’une jeune fille qui tombe sous le charme d’Arthur, le père. Cette situation va évidemment renforcer davantage le complexe d’infériorité du pauvre Blake. En résumé, Carey Mulligan apparaît quelques minutes dans le film simplement pour remuer davantage le couteau dans la plaie… sympa ! Lors de sa sortie, les critiques autour du film sont dithyrambiques (le film obtient un score de 78 % de critiques positives sur le site Rotten Tomatoes et près de 70 % sur Metacritic), mais passe tout de même quasiment inaperçu. Malgré sa discrétion dans le box-office, When Did You See Last Your Father ? est sélectionné par plusieurs cérémonies prestigieuses dont le British Independent Film Awards et le London Film Critics Circle Award. Carey Mulligan quant à elle, poursuit sa carrière et devient bientôt l’une des actrices les plus demandées d’Hollywood, notamment grâce aux films indépendants Shame (2011), Drive (2011) et An Education (2009) qui lui vaut une nomination aux Oscars.

 

Matthew McConaughey dans Génération rebelle (1993)

C’est aus côtés de Ben Affleck et Milla Jovovich que le jeune Matthew McConaughey met en route sa carrière d’acteur. Et quoi de mieux qu’un film se déroulant dans les années 70 pour faire son entrée dans le monde du cinéma ?! C’est donc vêtu d’un pantalon patte d’eph’ et mis en beauté par le coiffeur de Jean Claude Duss que McConaughey incarne le rôle de David Wooderson, le stéréotype du « mec plus vieux » qui aime bien passer du temps et faire la fête avec des lycéens. Triste. McConaughey décrit lui-même son personnage comme l’archétype du charmant allumeur, un peu sournois qui parvient à faire sa place grâce à son aura de « mec expérimenté ». Génération rebelle relate les aventures d’étudiants universitaires, lors de leur dernier jour de cours en mai 1976. Après le bizutage traditionnel des futurs lycéens, les protagonistes fêtent le début des vacances en buvant, fumant et faisant les 400 coups… La soirée sera l’occasion pour les personnages de se rapprocher, s’affirmer, évoluer ou tout simplement s’amuser.

Ce film insouciant dépeint une jeunesse américaine assez authentique souffrant parfois d’un manque de profondeur. Si le casting – désormais considéré comme prestigieux – propose des performances de jeu sans fioriture, le scénario semble cruellement manquer de rythme. Cependant, tout semble être excusé puisque aujourd’hui Génération rebelle a atteint le statut de film culte (en tout cas aux États-Unis). En effet, il est considéré par le réalisateur Quentin Tarantino comme l’un de ses 12 films préférés (son classement est disponible dans le magazine anglais Sight & Sound) et mentionné dans le top 50 du magazine américain Entertainment Weekly. Alors, faites-en d’une pierre trois coups et visionnez donc ce film pour vous faire votre propre idée sur les débuts d’Affleck, Jovovich et McConaughey.

 

Ellen Page dans Hard Candy (2006)

Avant de découvrir Ellen Page dans la peau de la géniale et très enceinte Juno dans la comédie homonyme (et indie) de 2007, l’actrice a fait ses débuts dans un film bien plus sombre. Le thriller Hard Candy (2006) met en scène une très jeune Ellen Page qui incarne le rôle de Hayley, une adolescente de 14 ans. Elle fait la connaissance de Jeff Kohlver, un photographe de 32 ans par le biais d’un site de rencontre. Au cours de leur discussion, les deux personnages se mettent d’accord pour se donner rendez-vous. Au domicile de Jeff, Hayley entame un strip-tease tandis que Jeff la photographie. Mais quelques instants plus tard, le photographe tombe inconscient et se réveille ligoté. C’est l’adolescente qui l’a drogué et qui le prend en otage, l’accusant d’être un pédophile et un tueur d’enfants. Malgré les protestations de Jeff, la jeune fille commence à lui infliger des sévices… Nous sommes bien loin de l’univers libre et coloré de Juno. En effet, l’actrice est totalement effrayante dans le rôle de ce petit chaperon rouge des temps modernes.

En effet, l’acteur et réalisateur David Slade s’est inspiré du fameux conte de Perrault pour élaborer ce film horrifique interdit aux moins de 16 ans ; sauf que cette fois, le loup n’est pas celui que l’on croit. Oui, le film est un OVNI assez déconcertant par son rythme et ce casting atypique pour un thriller. Mais les quelques très bonnes scènes psychologiquement éprouvantes vous donneront sans nul doute des sueurs froides… Ce métrage a reçu des critiques toutes plus positives les unes que les autres, saluant notamment la performance saisissante de la jolie Ellen Page choisie parmi les 125 actrices présentes à l’audition. Si Hard Candy marque le début de la carrière de la jeune actrice, le métrage est également la toute première réalisation cinématographique de David Slade, qui confirmera ensuite son talent avec des films plus commerciaux tels que 30 jours de nuit (2007) et Twilight, chapitre III : hésitation (2010). Quant à l’actrice Ellen Page, elle a poursuivi sa carrière  avec maestria, en alternant des blockbusters (X-Men (2000), Inception (2010)…) et des films indépendants tels que Juno (2007), Smart People (2008) ou encore Bliss (2009).

 

Johnny Depp dans Freddy – Chapitre I : Les Griffes de la Nuit (1983)

Freddy – Chapitre I : Les Griffes de la Nuit est un film d’horreur américain réalisé par Wes Craven en 1983. Cette production culte relate les tourments de jeunes gens, se
plaignant de cauchemars beaucoup trop réalistes pour être ignorés. Et pour cause, l’horrible homme au visage brûlé et aux griffes acérées répondant au nom de Freddy Krueger est bel et bien réel et visite leurs nuits pour les massacrer un a un… Devinez qui fait partie de ses victimes ? Johnny Depp ! Eh oui, bien avant de sillonner les océans sur le Black Pearl ou de manipuler les ciseaux comme personne, Depp a incarné un angélique adolescent qui a le malheur de s’endormir. Bon, au niveau du jeu, cela ne lui a pas trop coûté, il suffisait de faire mine de dormir pour que l’affaire soit dans le sac. Cela dit, on lui pardonne largement ce manque de présence, puisqu’il s’agit de son premier rôle au cinéma.

Nous le savons, ce film de Wes Craven est devenu une légende. Il y dresse le portrait d’une jeunesse en difficulté confrontée à un monde d’adultes peu enclin à l’écouter. En mêlant avec brio le genre horreur et le thème des relations intergénérationnelles, le réalisateur créa l’une des oeuvres horrifiques les plus riches et passionnantes de l’histoire du 7e art. En plus d’être le premier long métrage de Johnny Depp, Freddy – Chapitre I : Les Griffes de la Nuit est également le premier film produit par la société américaine, New Line Cinema (L e Seigneur des anneaux, Le Hobbit…). Auparavant, cette société ne se chargeait que de la distribution des films universitaires. Le moins que l’on puisse dire c’est que ce film d’horreur a largement contribué à enrichir le monde du 7e art. À noter que le seul et unique prix reçu pour ce film d’horreur est français ! En effet, Les Griffes de la Nuit s’est vu récompensé du Prix de la critique lors du Festival international du film fantastique d’Avoriaz en 1985.

 

Ewan McGregor dans Petits meurtres entre amis (1995)

Avant d’incarner le jeune Obi-Wan Kenobi et de nous gratifier de sa voix de velours dans Moulin Rouge, Ewan McGregor s’est également fait un nom en passant par une production indépendante. C’est aux côtés du très talentueux réalisateur britannique Danny Boyle que l’acteur a fait ses armes. II obtient son premier rôle au cinéma dans la comédie dramatique “Petits meurtres entre amis”, dans laquelle l’acteur incarne le chevelu journaliste Alex Law. Le film raconte l’histoire d’un groupe d’amis qui se retrouvent nez à nez avec le corps de leur colocataire Ugo, qui venait à peine de s’installer. Aux côtés du mort, se trouve une valise pleine de billets que les trois amis décident de garder. Mais s’ils veulent profiter de la fortune en toute tranquillité, ils doivent impérativement éliminer le corps… C’est alors que les personnages, devenus les complices du drame, commencent peu à peu à sombrer dans une paranoïa qui ne va pas tarder à  avoir raison de leur amitié. Dans ce film prenant, l’interprétation de l’acteur anglais fait mouche et lui vaut un Empire Award du meilleur acteur.

Fort de son scénario bien ficelé et de la performance très juste de ses acteurs, le film de Danny Boyle rafle de nombreux prix dont un British Academy Film Award et un autre Empire Award dans la catégorie “meilleur film britannique”. En plus de critiques toutes plus élogieuses les unes que les autres, Petits meurtres entre amis est le film britannique qui a connu le plus grand succès commercial au Royaume-Uni en 1995 (il a rapporté près de 22 millions de dollars pour un budget d’environ 2,5 millions). Désormais sur les rails, Ewan McGregor poursuit son ascension aux côtés de Danny Boyle avec un autre film indie culte, Trainspotting (1996) qui remportera également un succès conséquent et immédiat. À l’inverse de George Clooney ou Jennifer Aniston, McGregor est parvenu d’emblée à trouver son public, et tout comme Ellen Page ou Ryan Gosling, l’acteur a pu se permettre d’alterner les films commerciaux et indépendants sans risquer de perdre son public. Qui aurait pu croire à ce moment-là que ce journaliste chevelu allait devenir l’un des Jedi les plus célèbres de la galaxie… Danny Boyle l’avait dit, il sait tout faire !

C’est vraiment touchant de connaître les débuts de ces acteurs devenus inaccessibles. Qui aurait pu s’imaginer à l’époque que chacun d’entre eux allait contribuer aux plus grandes productions de ces dernières décennies ? Ce n’est pas en voyant la dégaine de Matthew McConaughey ou en misant sur la timide prestation de Carey Mulligan que nous aurions pu prédire leur ascension dans la brillante constellation des stars hollywoodiennes. En revanche, il semblerait qu’Ewan McGregor et Ryan Gosling étaient promis à un brillant avenir au cinéma dès les balbutiements de leur carrière. Selon vous, quel acteur avait le moins de chance de percer ?

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