Depuis plusieurs décennies, les scientifiques on remarqué le déplacement d’énormes rochers (jusqu’à 300 kg) dans la vallée de la Mort en Californie. Grâce à des caméras et des GPS, des chercheurs américains ont enfin percé le mystère de ces blocs de pierre semblant défier les lois de la pesanteur. DGS vous en dit plus sur ce phénomène jusque-là inexpliqué.

Au coeur des montagnes qui surplombent la célèbre « vallée de la Mort« , un lac désertique à 1130 mètres au-dessus du niveau de la mer intrigue les géologues du monde entier. Baptisée « Racetrack Playa« , cette étendue de sable est parsemée d’énormes rochers qui semblent se déplacer tout seuls, remontant ainsi la légère pente sur laquelle ils reposent.

Dans cet endroit très inhospitalier, à trois heures de route de la ville la plus proche, la chaleur est sèche et étouffante, pourtant il peut geler la nuit. Depuis 1940, aucun scientifique n’avait réussi à observer un rocher en cours de déplacement. C’est cette année que l’équipe du géologue Richard Norris a pu résoudre ce mystère grâce à une étude longue de trois ans.

D’après les recherches de la géologue Paula Messina, on pensait que les vents violents (dont la vitesse pouvait aller jusqu’à 140 km/heure) étaient la cause de ces déplacements, en effet l’argile humide et très glissant n’offrait plus aucune résistance. Une équipe de chercheurs a voulu en avoir le cœur net.

Des appareils photo ont été installés pour des prises de vue régulières et des récepteurs GPS ont été fixés sur plusieurs rochers pour en enregistrer les déplacements. L’expérience a duré deux mois, entre décembre 2013 et janvier 2014. Une soixantaine de rochers ont pu ainsi être suivis dans leurs pérégrinations. Dans le même temps, les scientifiques ont noté les conditions météorologiques du site. Voici le résultat de leur travail, publié dans la revue Plos One : c’est bel et bien le vent qui pousse les rochers, mais il ne faut pas nécessairement un souffle violent. La glace joue un rôle extrêmement important dans ce phénomène.

Les déplacements se font par à-coups, en fin de matinée, durant des phases d’environ une dizaine de minutes. Les pierres bougent alors de 2 à 3 mètres par minute puis s’arrêtent. Durant les deux mois de l’expérience, les blocs ont parcouru en moyenne une soixantaine de mètres, mais le plus véloce a établi le record à 224 m.

Dans cette zone désertique, les faibles précipitations (quelques centimètres par an) se concentrent lors de courtes périodes de crues. La « Racetrack Playa » se recouvre alors d’eau, laquelle peut geler la nuit. Le matin, le soleil fait fondre cette glace qui glisse par plaques vers les morceaux de roche, se cassant le plus souvent mais les déplaçant aussi progressivement.

Ces déplacements restent rares, des hivers secs peuvent laisser des rochers immobiles pendant plusieurs années, et très courts, 10 à 15 minutes au maximum. Les observations directes sont donc peu probables. Les caméras et les GPS, cependant, ont eu raison du mystère.

Ce phénomène est tout à fait surprenant puisque ces énormes blocs de pierre glissent grâce à l’interaction du vent et de la glace. On peut dire que cette expérience complète parfaitement les précédentes recherches sur la Racetrack Playa. Au bureau, nous sommes impressionnés devant les forces de la nature qui peuvent déplacer ces rochers de plusieurs centaines de kilogrammes. Pensez-vous que la science parviendra un jour à percer le mystère de tous les phénomènes encore inexpliqués ?

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