Un ancien fermier israélien devenu ingénieur a conçu avec son équipe un objet qui révolutionnera autant le quotidien des amateurs de vélo que les utilisateurs de fauteuils roulants : une roue antichoc qui améliore à la fois le confort et les performances. SooCurious vous explique comment fonctionne cette innovation très prometteuse.

Lorsque Gilad Wolf s’est cassé le pelvis en 2008, il s’est promis de ne pas se laisser aller et a décidé de transformer son fauteuil roulant en machine performante. Après avoir enduré la souffrance engendrée par les bosses de son champ, il a commencé à développer un design de fauteuil plus adapté aux chemins hors des routes. Il a expérimenté des solutions basées sur l’équipement agricole et a envoyé son concept au RAD BioMed Technology Accelerator, une entreprise de santé basée à Tel Aviv, et a reçu les fonds nécessaires pour mettre au point ce concept de SoftWheel.

Les fauteuils roulants traditionnels n’utilisent qu’entre 70 et 80 % de l’énergie envoyée par l’utilisateur pour le propulser à cause de suspensions peu performantes. Cela aboutit à des voyages inconfortables et des conducteurs rapidement fatigués. « La plupart du temps, l’utilisateur pousse une roue rigide sans suspension, ce qui fait mal au dos et abîme d’autres articulations », explique le fondateur de SoftWheel, Daniel Barel.

SoftWheel règle ce problème grâce à une « technologie symétrique et sélective » qui utilise trois cylindres de compression pour absorber les chocs à l’intérieur de la roue avant qu’ils soient transférés au conducteur. Le but est de faire flotter le centre de la roue en l’air tout en suspendant la masse du fauteuil. En pratique, cela signifie que les utilisateurs peuvent descendre des escaliers et trottoirs aussi facilement que de glisser sur une pente. « Une fois que vous avez éliminé les secousses et les chocs, cela change tout. »

SoftWheel est un concept novateur et compatible qui peut s’adapter à d’autres produits, tels que les vélos. « Nous avons acheté des vélos standards et en 10 minutes, ils étaient équipés de SoftWheels ; il a juste suffi de les connecter », déclare Daniel. Cet aspect modulable permet de changer de roue très facilement, ce qui peut servir dans de nombreuses applications industrielles et aéronautiques. Le concepteur automobile Daimler a invité Daniel à parler de SoftWheel lors d’une conférence sur les innovations et des officiels gouvernementaux ont été intéressés. Daniel est convaincu que son produit peut être adapté aux voitures, aux trains, aux grues, aux avions et à tout ce qui a des roues.

Des améliorations conséquentes pourraient prendre une dizaine d’années à être développées, mais l’équipe de SoftWheel est déjà très heureuse de rendre service aux utilisateurs de fauteuils roulants. La roue s’associe bien avec d’autres innovations telles que la Copenhagen Wheel, augmentant son amplitude de 20 à 30 %. « Peu importe si c’est de la sueur ou de l’essence, l’énergie, c’est de l’énergie », dit Daniel. Bien que les créations SoftWheel soient totalement mécaniques, il est possible d’agir sur de nombreux paramètres. Les coureurs cyclistes pourront ajuster la fermeté de la roue, comme pour les voitures de sport, modifier sa capacité de blocage et mesurer la vitesse avec un smartphone.

Il n’y a aucune invention fondamentale dans l’élaboration de SoftWheel. Les pièces sont communes, simplement arrangées différemment. Le projet est similaire à celui des aspirateurs Dyson à usage personnel, conçus à partir de matériel industriel. C’est astucieux, plutôt joli à regarder, sans être une réinvention de la roue. SoftWheel a déjà lancé une chaîne de production en Israël et en prépare une pour l’Europe. Les roues seront vraisemblablement disponibles lors du dernier trimestre 2014, pour un coût d’environ 1300 euros la paire.

Ce produit novateur nous intéresse beaucoup ! Les roues de SoftWheel ont vraiment l’air très performantes. Nous espérons que cela rendra service à de nombreuses personnes handicapées et ravira les passionnés de vélo. A la rédaction, les plus sportifs d’entre nous aimeraient vraiment s’en procurer. Pensiez-vous qu’au XXIe siècle, on aurait réussi à faire évoluer une invention aussi ancienne que la roue ?

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