Les robots pourront-ils bientôt remplacer les écrivains ? C’est sur cette question que se sont penchés plusieurs chercheurs depuis quelques années. DGS vous propose de découvrir quelques projets fascinants, qui pourraient bientôt révolutionner la littérature traditionnelle.

L’intelligence artificielle est un thème qui passionne depuis longtemps les auteurs de science-fiction. Aujourd’hui, les visions futuristes de ces écrivains deviennent réalité. Le spécialiste en intelligence artificielle Ray Kurzwell, qui travaille chez Google, a prédit qu’en 2029 les ordinateurs seront plus intelligents que le plus intelligent des humains. Le scientifique Stephen Hawking et l’entrepreneur Elon Musk, fondateur d’entreprises comme Paypal et Tesla, pensent que l’humanité est à l’aube d’une nouvelle ère. Ils ont tous les deux signé une lettre ouverte appellant au développement responsable de l’intelligence artificielle, afin d’éviter toutes menaces liées à cette dernière.

Les romanciers doivent-ils s’inquiéter de la montée en puissance des intelligences artificielles et prendront-elles un jour leur place ? Dans le célèbre roman d’anticipation « 1984 » de George Orwell, le peuple lit des livres générés automatiquement par une machine. Seulement voilà, une machine remplacera difficilement Victor Hugo. La littérature est en effet remplie d’émotions humaines, l’auteur puisant son inspiration dans son expérience personnelle, qu’elle soit sensorielle ou émotionnelle. Si un jour une intelligence artificielle évolue au point de savoir ce que représentent les souvenirs liés aux plats de notre enfance ou la satisfaction de découvrir le premier rayon de soleil du printemps après un long hiver, l’algorithme ne sera pas en mesure de véritablement « connaitre » de telles expériences. Pour toutes ces raisons, il est assez peu raisonnable, de prime abord, de penser qu’un robot puisse rivaliser avec un romancier fait de chair, d’os et de pensées. Mais certains chercheurs pensent l’inverse…

Selon le futurologue (spécialiste de l’observation des changements qui s’amorcent et de la prédiction des évènements à venir) Kevin Warwick, un robot pourrait écrire aussi bien qu’un homme dans un futur proche. Pour tous ceux qui sont sceptiques, ce spécialiste avait prédit l’avènement des drones plusieurs années avant leur apparition. Nous vous en parlions il y a quelque temps, des intelligences artificielles sont déjà capables de rire et de faire rire. Elles peuvent composer de la musique, créer des oeuvres visuelles et écrire de la poésie (depuis 1983 et la sortie du livre « The Policeman’s Beard is Half Constructed » écrit par un programme du nom de Racter). Les machines sont aussi capables d’écrire des romans, mais ces derniers sont encore d’une piètre qualité, comme le roman True Love, écrit par un algorithme créé par Alexander Prokopovich en 2008.

Des programmes informatiques permettent déjà de nous aider dans la rédaction de textes grâce à des outils de correction orthographique ou stylistique. Mais les machines apprennent aussi de nous. « Take the What If Machine » est une création d’un groupe international d’experts en apprentissage. Voici comment se présente ce projet : un homme choisit le genre littéraire ainsi que plusieurs autres détails à partir d’une liste, puis la machine réfléchit et recrache un court texte. Pour l’instant, le résultat est encore un peu chaotique. Si vous choisissez l’option Kafka, le résultat sera… très kafkaïen ! Ainsi, voici le genre de phrases écrites par cette machine : « Et si un vieux chien, qui ne pouvait plus marcher, décidait de monter sur un cheval ? » Le travail le plus difficile pour les chercheurs est d’apprendre à la machine à comprendre ce qui est intéressant du point de vue de la fiction.

Darius Kazemi, ancien développeur de jeux vidéo, a lancé le projet National Novel Generation Month (ou NaNoGenMo), un concours littéraire avec une seule contrainte :  les textes doivent être entièrement générés grâce à un code informatique. Bien sûr, cela implique encore beaucoup d’intervention humaine dans l’écriture du code. Kazemi a par exemple indiqué que les personnes qui avaient écrit ces algorithmes y avaient mis toutes leurs expériences humaines. « Je pense que les programmes informatiques pourront écrire un jour de bons romans », explique-t-il. Il continue : « Je ne crois pas que nous aurons des romans tels que Moby Dick mais je pense que nous écrivons déjà du code qui génère d’excellents romans conceptuels. Et je suis très excité à l’idée de romans écrits à la fois par un humain et par du code informatique. » Pour l’instant, aucun écrivain professionnel ne l’a encore contacté. Simplement des enfants intéressés par un code qui pourrait écrire leurs devoirs à leur place.

Ces points de vue de scientifiques concernant la question d’une littérature entièrement écrite par des intelligences artificielles est particulièrement intéressante. À la rédac’, nous avons tous été fascinés par ces recherches et l’on se dit que les avancées technologiques n’ont décidément pas fini de nous surprendre. On espère juste que ces programmes informatiques ne nous remplaceront pas trop vite à nos postes de rédacteurs :D. Êtes-vous prêt à lire un roman entièrement rédigé par un robot ou pensez-vous que le style littéraire des hommes restera inimitable ?

S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments