La technologie moderne nous permet aujourd’hui de retoucher assez facilement n’importe quelle photo grâce à des logiciels informatiques. D’ailleurs, beaucoup en abusent notamment pour les unes de magazines. Mais comment faisaient les photographes lorsque les outils d’aujourd’hui n’existaient pas ? SooCurious vous donne la réponse à travers une série de photographies retouchées de l’époque.

La série de photographies présentée ci-dessous contient des clichés réalisés entre 1850 et 1950. Evidemment, le « Photoshop » d’aujourd’hui n’était présent que dans les rêves des photographes professionnels de l’époque. Pourtant, certaines photographies avaient tout de même besoin d’être retouchées ou d’être améliorées pour ajouter quelques illusions ou intensifier la qualité de l’image. C’est donc avec les moyens du bord que nos ancêtres sont parvenus à réajuster quelques clichés.

Dès que la science de la photographie fut assez perfectionnée pour la rendre accessible au grand public, les artistes et autres amateurs de l’objectif ont commencé à manipuler les images en commençant tout d’abord par le daguerréotype. Les photographes ont également commencé à utiliser le principe de double exposition, consistant à superposer deux images, pour créer des effets humoristiques. Bref, la manipulation photographique a rapidement été employée de multiples façons, repoussant de plus en plus les limites contraignantes de l’art de la photographie.

Sur beaucoup de photographies de paysage comprenant une moitié composée de ciel, le capteur n’était pas capable d’enregistrer les zones claires et les zones sombres. De fait, le ciel était souvent surexposé. Pour remédier à cela, les photographes réalisaient deux prises de vue : l’une où l’exposition est correcte pour le ciel et l’autre où l’exposition est correcte pour le paysage. Ensuite, ils superposaient les deux images, chacune correctement exposée. La photographie a aussi utilisé de multiples expositions pour représenter un sujet entouré de présences fantomatiques sur la même image.

1856-1857

« Etude de nuages, clair-obscur », Gustave Le Gray. Deux prises de vue sont reliées par l’horizon. Cela a permis à Le Gray d’équilibrer deux niveaux d’exposition différents.

La manipulation de photographies a permis d’illustrer des concepts surréalistes, comme mettre en image un ballon dirigeable prêt à se poser sur l’Empire State Building. Le secteur de la publicité a également utilisé divers procédés pour sublimer ses produits à l’instar de la communauté artistique, avec la création des images narratives, qui sera adoptée plus tard par le mouvement constructiviste russe puis à nouveau par les surréalistes.

1930

Artiste inconnu, « American dirigeable amarré sur l’Empire State Building, New York ».

Néanmoins, l’utilisation de la retouche photo a particulièrement été controversée lorsqu’il s’agissait de s’en servir à des fins politiques ou de propagande. Des dictateurs notables comme Staline, qui effaçait ses opposants politiques de l’image, se sont longtemps servis de ces procédés.

1949

« Lénine et Staline à Gorki en 1922 », artiste russe inconnu. Cette image a été retouchée pour lisser la peau de Staline et augmenter la longueur de son bras gauche.

Aujourd’hui, la photographie est essentiellement numérique et sa manipulation est facilement à la portée de tout le monde grâce à des logiciels informatiques comme Photoshop. Avant 1985, cela n’était pas si simple. Les photographies étaient retouchées à l’encre et à la peinture puis reconstituées dans des chambres noires à l’aide de photographies distinctes. La retouche (terme que l’on emploie encore aujourd’hui) date donc de plusieurs décennies et à l’époque, elle exigeait un certain degré de compétence artistique pour parvenir à faire les choses proprement.

1885

« Two Headed Man », artiste inconnu.

1857

« Aberdeen Portraits N°1 », par Georges Washington Wilson.

1858

« Fading Away » (Evanouissement), Henri Peach Robinson. Réalisé à partir de négatif en verre. Il faisait partie des favoris du mari de la Reine Victoria, Albert, qui achetait les images produites par Robinson.

1901

« Spirit » (Esprit), John K. Hallowell, Chicago, Illinois. C’est une superposition de plusieurs portraits d’hommes et de femmes.

1900

« Henri de Toulouse-Lautrec comme artiste et modèle », Maurice Guibert.

1880

« Homme jonglant avec sa propre tête », artiste français inconnu.

1907

« La vision », Fred Holland Day.

1902

« General Grant at City Point », Levin Corbin. Cette photographie est un montage de plusieurs images avec le général Grant en premier plan. Trois photos ont été utilisées pour cette image : le général Grant à son quartier général de Cold Harbor en Virginie, le cheval et le corps du major-général Alexander Mc Dowell Mc Cook, et en fond, des prisonniers capturés lors de la bataille de la colline de Fisher.

 

1913

« Colorado Springs, Colorado », William Henry Jackson.

1914

« A powerful collision » (Une puissante collision), artiste allemand inconnu. Carte postale sur laquelle on peut voir un soldat allemand écrasant les soldats de la Triple-Entente.

1930

« Chambre avec des yeux », Maurice Tabard.

1930

Un homme sur un toit avec onze hommes en formation sur ses épaules.

1948

« Dream N°1 : Appareils électriques pour la maison », Grete Stern.

1950

« Carte de Noël », Angue McBean. Les cartes de Noël de McBean sont souvent composées d’images bizarres, obtenues grâce à la retouche photo.

Voici une autre série de vieilles photos retouchées sans ordinateur :

Ces photographies sont surprenantes. Sans avoir les outils modernes, ces photographes sont tout de même parvenus à retoucher les images avec des moyens étonnants qui demandent de la technique et de la maîtrise. Pensez-vous que la retouche photo est trop utilisée aujourd’hui ?

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