Depuis 400 millions d’années, les raies et les requins (du sous-groupe des Elasmobranches) voient leur système immunitaire muter. A tel point que selon des chercheurs américains, les modifications appliquées aux gènes, qui ont une incidence sur le système immunitaire de ces espèces durant toutes ces années, pourraient expliquer leur capacité à cicatriser rapidement mais aussi à résister au cancer, comme en témoigne leur étude publiée, le 30 janvier 2017, dans la revue BMC Genomics.

Afin d’appuyer leurs recherches, les scientifiques ont analysé l’ADN extrait de cellules issues du tissu cardiaque de 7 espèces : 4 Elasmobranches dont le grand requin blanc et le requin-marteau, ainsi que 3 Téléostéens plus communément appelés « poissons ». Comme leurs homologues dans le génome humain, les requins possèdent les gènes Bag1 et legumain dont la fonction est de coder des protéines nécessaires à la défense immunitaire. Nous concernant, le Bag1 humain code une protéine qui empêche la mort programmée des cellules (scientifiquement appelée « apoptose » ), à tel point que même les cellules dysfonctionnelles y survivent, et favorisent donc la formation de tumeurs.

REQUIN

Selon les chercheurs, ce processus de codage est différent chez les requins, car la modification de leurs gènes Bag1 favorise la production d’une protéine alternative qui n’empêche pas la mort des cellules ou du moins des cellules malades. Ainsi, les scientifiques ont émis l’hypothèse que les gènes Bag1 et legumain jouent un rôle important dans la prévention du cancer.

 » Utiliser les approches génomiques pour comprendre la genèse du système immunitaire c’est faire de nombreuses découvertes excitantes dont certaines seront peut-être transposables à la médecine  » selon le docteur Shivji ayant participé aux recherches. De prochaines études devraient déterminer plus précisément le mécanisme de ces gènes, et nous éclaireront peut-être dans le traitement et la prévention du cancer.

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