Compositrice, multi-instrumentaliste et productrice, Yoko Kanno a plusieurs cordes à son arc. Elle a été responsable de la bande-son de dizaines d’animes, de jeux vidéo et de films. De nombreuses musiques de séries d’animation japonaises les plus populaires sont signées de sa main, dans un style qui mélange l’orchestral à la pop, le jazz au rock et l’électronique au blues. Venez à la découverte d’une musicienne pas comme les autres !

 

Car elle s’est toujours voulue secrète, les détails sur sa vie sont maigres. On sait cependant qu’elle est née le 19 mars 1964 sur l’île d’Honshu au nord du Japon. Elle commence le piano très tôt à l’âge de 4 ans et ne s’arrêtera jamais. Remportant quelques concours dès son adolescence, cela l’encourage à poursuivre la musique en parallèle de ses études à l’université Waseda de Tokyo. Elle devient ensuite professeur de littérature japonaise, mais étudie au Conservatoire national supérieur de Musique et de Danse à Paris. A 23 ans, elle fait partie du groupe Tetsu 100% pendant deux ans en tant que claviériste. Son premier vrai travail en tant que musicienne sera pour des jeux vidéo de Koei.

 

 

Composant des musiques pour publicités afin de survivre, elle doit attendre 1994 pour faire ses preuves dans Macross Plus, ce qui lui vaut d’être repérée pour Escaflowne deux ans plus tard et de véritablement lancer sa carrière. Si on lui attribue souvent la particularité de flirter avec de nombreux genres musicaux, elle confie qu’elle ne réfléchit pas en termes de genre, mais simplement suivant l’ambiance de la scène qu’elle doit mettre en musique. Ce qu’elle veut par-dessus tout, c’est ne pas tomber dans la monotonie et toujours tenter de faire entendre quelque chose d’original et d’inattendu.

 

 

Après le succès d’Escaflowne, c’est l’année 1998 qui va être un tournant dans la notoriété et la carrière de Kanno. La bande-son du fantastique Lodoss War est irréprochable, mais c’est son travail sur Cowboy Bebop qui va en faire une véritable icône de la culture japonaise. Pour l’anime de Shin’ichiro Watanabe, elle décide de fonder un groupe : The Seatbelts. Derrière ce nom plutôt marrant se cache un groupe de jazz international. Que ce soit des instruments à vent, à cordes ou à percussion, on trouve des Japonais, des New-Yorkais et des Parisiens. Avec tout ça, Yoko Kanno compose une bande-son inspirée de l’esprit du jazz, de quelque chose de nouveau qui mélange les styles et ne se cantonne dans aucune catégorie. Des Jazz Messengers à Deep Purple en passant par Claude Debussy !

 

 

Elle termine les années 90 avec son album solo Song to Fly et une collaboration sur le magistral film d’animation Jin-Roh en tant que pianiste et ouvre les années 2000 en retournant dans l’univers d’Escaflowne à l’occasion du film en améliorant ses compositions passées. Elle renouvelle l’opération en 2001 pour Knockin’ On Heaven’s Door, le film de Cowboy Bebop. Les Seatbelts se retrouvent et composent un double album devenu culte collant à merveille avec l’esprit très particulier du film. Entre les deux, elle compose dans un style plus doux pour la série Arjuna. Un autre chapitre de sa carrière s’ouvre en 2002 avec Ghost in the Shell : Stand Alone Complex.

 

 

Le succès de la série ne fait que renouveler celui de Yoko Kanno qui cherche à bousculer l’univers de Ghost in the Shell en essayant de se séparer du côté action et masculin pour tendre vers quelque chose de plus poétique avec des chants en latin et en russe. En 2003, elle collabore de nouveau avec Tensai Okamura qu’elle connait en tant que responsable des story-boards sur Cowboy Bebop et animateur sur Jin-Roh lorsqu’il réalise sa propre série : Wolf’s Rain. Encore une fois, Yoko Kanno frappe fort avec des textes en français, portugais ou en indien accompagnés de l’orchestre philharmonique de Varsovie. Elle est rejointe par Maaya Sakamoto au chant ainsi que par Steve Conte qui avait déjà travaillé sur Cowboy Bebop.

 

 

Durant le reste des années 2000, Yoko Kanno revient plusieurs fois dans l’univers de Ghost in the Shell, notamment pour 2nd GIG en 2004 et Solid State Society en 2006. Elle prend également en charge la bande-son de Darker than Black mais le résultat est bien moins brillant que le reste de sa discographie impressionnante. Pour continuer sur sa lancée, elle renoue de nouveau avec le passé en se greffant à Macross Frontier où les compositions orchestrales se mêlent à des guitares magnifiques. Depuis, elle est incontournable dans les autres productions de Shin’ichiro Watanabe, que ce soit Kids on the Slope en 2012, l’excentrique Space Dandy en 2014 ou Terror in Resonance la même année !

 

Depuis l’explosion de l’animation japonaise dans le début des années 90, Yoko Kanno est un nom sur lequel il faut compter. Certaines de ses bandes-son comme Escaflowne ou Cowboy Bebop sont toujours vues comme des chefs-d’oeuvre inégalés et sa carrière ne semble pas ralentir alors qu’elle enchaine les projets prestigieux et continue de composer une musique harmonieuse et originale. Avez-vous déjà vu un anime avec la musique de Yoko Kanno ?

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