Façonnable à volonté, auto-réparant et recyclable, le vitrimère pourrait bien être la solution parfaite pour créer des objets plus légers, performants et moins polluants. C’est le scientifique Ludwik Leibler et son équipe qui sont à l’origine de ce nouveau plastique organique, qui passe de l’état liquide à l’état solide sous l’action de la chaleur. Ce matériau pourrait avoir de nombreuses applications dans différents secteurs comme l’électronique, l’aéronautique ou encore le secteur médical. SooCurious vous en dit plus sur cette innovation intéressante.

Le vitrimère est un matériau aux applications variées, qui pourra être utilisé dans de nombreux domaines. Pour cette invention, Leibler, directeur du laboratoire Matière Molle et Chimie de l’ESPCI ParisTech, a obtenu le prix de l’inventeur européen 2015 dans la catégorie de la recherche. « Nous pensons que les premières applications seront dans les transports, dans les voitures, dans les avions, dans toutes les applications où vous avez besoin de ténacité, pour la réparation et l’augmentation de la durabilité de vos objets », explique Leibler. « Il combine la résistance et la stabilité avec la possibilité d’être malléable et entièrement recyclable », ajoute-t-il.

 

Un matériau refaçonnable

Dans les domaines tels que l’aéronautique, l’automobile ou encore l’électronique, l’idée de remplacer les métaux (acier, fer…) par d’autres matériaux beaucoup plus légers et qui occuperaient la même fonction est un véritable enjeu à la fois économique mais aussi écologique. Pour cela les concepteurs utilisent des matériaux composites à base de résines thermodurcissables (la résine devient rigide après une transformation chimique comme lorsqu’elle est chauffée ou refroidie ou en ajoutant un mélange…).

Mais le vrai problème avec ces matériaux c’est qu’une fois qu’ils sont rigides ils ne sont plus modifiables. C’est là qu’intervient l’invention de Ludwik Leibler. En effet la propriété la plus appréciable de ce nouveau matériau est sa faculté à être modifiable à l’infini et on peut donc aussi le réparer lorsqu’il est endommagé. Le vitrimère passe de l’état liquide à l’état solide ou inversement, comme le verre, il est insoluble même à chaud au-dessus de sa température de transition vitreuse.

 

Des applications diverses

Dans le secteur des produits de consommation, les vitrimères vont permettre une réparation beaucoup plus rapide et facile pour les consommateurs et le tout avec un coût beaucoup moins élevé. Certains plastiques sont extrêmement longs à se décomposer, et actuellement 90 % de tous les déchets flottant sur les océans de la planète sont en plastique, tuant près de 1 million de créatures marines chaque année. Avec les vitrimères, capables de s’auto-réparer, on pourrait considérablement réduire la quantité de déchets et leur impact sur l’environnement.

Ajoutés à l’hydrogel sous forme de nanoparticules, les vitrimères renforcent le pouvoir de liaison entre les substances et les surfaces autrement insaisissables. En d’autres termes, les propriétés moléculaires souples des vitrimères se lient ensemble afin de ressouder les plaies ouvertes un peu comme une « colle d’organes » qui pourrait être utilisée dans les salles d’opération ou dans des situations où les points de suture sont inefficaces.

 

Une petite vidéo explicative

 

Le scientifique Ludwik Leibler était déjà à l’origine d’une autre invention qui nous avait beaucoup impressionnés à la rédaction : un remède à base de nanoparticules pour réparer les plaies et les organes. Nous sommes très heureux de voir que les scientifiques français participent activement au progrès technologique et médical. Et vous, pensez-vous que ce nouveau plastique « écologique » sera vraiment moins polluant ou qu’il finira quand même dans nos océans ? Croyez-vous que la régénération des nanoparticules pourra, à terme, éviter de graves blessures humaines ou pensez-vous qu’elle ne se développera que sur les biens matériels ?

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