L’égalité hommes femmes est loin d’être acquise dans nos sociétés modernes. A l’heure où, partout dans le monde, les droits les plus élémentaires des femmes sont menacés, petit retour sur l’histoire du Planning Familial et ses six décennies de luttes actives en faveur des femmes de France et du monde.

Affiche du Planning Familial

1956, alors que la IVe République vit ses dernières années, l’association « La maternité heureuse » est créée autour, notamment, de la volonté d’abroger la loi de 1920 interdisant l’avortement, ainsi que l’utilisation et la diffusion de tous moyens contraceptifs en France.

LE BUT AFFICHÉ DU PLANNING FAMILIAL EST L’ÉDUCATION SEXUELLE, POUR AIDER LES FEMMES À VIVRE LEUR SEXUALITÉ ET À « MAÎTRISER LEUR GROSSESSE »

Quatre ans plus tard, la Ve République a vu le jour, et les femmes luttent de plus en plus pour leurs droits. Dans ce contexte, l’association devient le « Mouvement Français pour Le Planning Familial » (MFPF) dit « Le Planning Familial » et adhère à l’International Planned Parenthood Federation (IPPF).

Dans un contexte où l’importation de contraceptifs et l’avortement sont toujours interdits par la loi, la tâche est ardue pour les femmes et les hommes engagés dans le mouvement.

Une jeune femme enceinte via Depositphotos

La première avancée a lieu en décembre 1967 avec le vote de la loi Neuwirth qui autorise la fabrication et la délivrance de contraceptifs sur ordonnance. Mais il faut attendre 1971 pour que ces décrets soient promulgués et appliqués concrètement avec la création officielle de centres d’information et de planification.

LES FEMMES PEUVENT DÉSORMAIS AVOIR LÉGALEMENT ACCÈS À LA CONTRACEPTION

C’est un premier pas vers le droit à disposer de son propre corps. Entre temps, la révolution sexuelle s’est mise en marche et mai 68 a accéléré le mouvement qui s’est politisé afin de lutter plus efficacement pour les droits des femmes. Dès les années 1970, le MFPF se rapproche des syndicats.

En 1971, le courageux manifeste des 343 réamorce, dans l’opinion publique, le débat sur l’avortement. 343 femmes célèbres ou non déclarent avoir avorté dans la clandestinité, témoignent des dangers de cette pratique non encadrée et militent pour la légalisation de l’IVG et l’accueil des femmes concernées dans des lieux dédiés où la prise en charge sera adaptée et sans risque. Les débats sont houleux et il faut attendre 1975 pour que la députée Simone Veil fasse voter une loi autorisant pour cinq ans reconductibles, la légalisation de l’Interruption Volontaire de Grossesse. C’est une victoire, mais ô combien fragile. Aussi, le mouvement poursuit ses actions d’éducation de la population et interpelle les politiques sur le sujet.

Les actions portent leurs fruits et en 1981, avec l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand, l’IVG est désormais remboursé par la Sécurité Sociale. Parallèlement, le Planning Familial poursuit son action d’éducation sexuelle et permet aux jeunes filles et aux femmes d’avoir accès à différents modes de contraception. Des animatrices donnent des cours lors de réunions d’informations et des médecins prescrivent des contraceptifs adaptés et orientent les patientes concernées vers des centres d’IVG.

LA MATERNITÉ EST DÉSORMAIS LE RÉSULTAT D’UN CHOIX

Les femmes sont désormais épaulées dans leur choix via Depositphotos

Toujours plus proche de la sphère gouvernementale et intégré aux différents conseils et cabinets ministériels ayant trait aux droits des femmes, le Planning Familial poursuit sa lutte active en faveur des femmes. Ainsi, en 2007, il obtient le droit de pratiquer des IVG médicamenteuses.

En 2009, le gouvernement Fillon annonce une diminution drastique des aides gouvernementales en faveur de l’association, ce qui entraînerait la fermeture de plus d’un tiers des centres de planification. Le Planning lance une pétition qui réunit en un mois plus de 140 000 signatures faisant reculer le gouvernement. En 2014, la loi Vallaud-Belkacem du 4 août sanctionne toute entrave à l’information sur l’IVG et supprime la condition de détresse avérée que la loi de 1975 exigeait pour ouvrir droit à une IVG.

DANS DE NOMBREUX PAYS, ET MÊME EN FRANCE, LE DROIT À L’AVORTEMENT EST REMIS EN CAUSE

Lors de la pré-campagne présidentielle de 2017, des coups de boutoir tentent de remettre en cause l’IVG et le droit des femmes à disposer de leur corps. Ce droit fondamental est remis en cause dans de nombreux pays dont l’Espagne, la Pologne et plus récemment les USA où depuis l’élection de Donald Trump, les lois et décrets empêchant de manière plus ou moins déguisée l’accès à l’IVG se multiplient dans les différents États avec des lois parfois très cruelles. D’autres pays européens limitent très fortement l’accès à l’IVG, voir l’interdisent complètement. Chaque année, le Planning Familial s’associe à des sites d’information et des influenceurs/ceuses pour des campagnes aussi imaginatives que percutantes.

 

DES ACTIONS MULTIPLES POUR LES FEMMES

Le Planning familial se bat pour les femmes victimes de violences via Depositphotos

Particulièrement connu pour sa lutte en faveur de l’accès à la contraception et à l’IVG, le Planning Familial réalise des actions qui vont bien au-delà, comme le précisent les rapports annuels de l’association.

FÉMINISTE ET D’ÉDUCATION POPULAIRE, C’EST AINSI QUE S’AFFIRME LE PLANNING FAMILIAL

Ainsi le Planning Familial milite activement contre les violences physiques et morales faites aux femmes, que ce soit au sein du couple ou au travail. Il participe aux études sur ce sujet et à la sensibilisation des femmes et des hommes.

Il s’investit également dans la lutte pour l’égalité salariale entre femmes et hommes. Rappelons qu’en 2016, les femmes gagnent en moyenne 26 % de moins que les hommes et que 82 % des contrats précaires sont occupés par des femmes.

Le Planning Familial s’investit également dans la lutte contre l’inégalité salariale via Depositphotos

Au niveau international, le Planning Familial assure une veille d’informations sur les violences faites aux femmes : mariages forcés, mutilations sexuelles (dont l’excision), promulgation de lois entravant les droits des femmes, etc. Des représentant(e)s de l’association sont également présents lors des conférences internationales sur les droits des femmes. Ils échangent régulièrement avec d’autres associations sur les évolutions pédagogiques et les bonnes pratiques. Ils militent pour que l’égalité hommes/femmes et la défense des droits des femmes soient une priorité gouvernementale tant intérieure qu’extérieure.

LE PLANNING FAMILIAL LUTTE ÉGALEMENT COTRE LES DISCRIMINATIONS DE TOUTES SORTES LIÉES AU CHOIX DU GENRE, À L’ORIENTATION SEXUELLE OU AUX HANDICAPS

Enfin, grâce son rôle de pédagogue dans l’éducation sexuelle, le Planning agit comme relais de l’information dans la prévention contre le SIDA et les IST, en particulier chez les femmes. Si le sujet vous intéresse, n’hésitez pas à consulter la page Facebook du Planning Familial. En tout cas, à la rédaction, on soutient ces initiatives pour l’égalité des sexes et les droits des femmes.

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