La Petite Sirène de Copenhague, statue en bronze symbole de la capitale du Danemark, a été retrouvée ensanglantée ce mardi 30 mai. L’acte aurait été perpétré par des militants de la cause animale afin de sensibiliser sur le massacre des baleines des îles Féroé. Cette pratique barbare décriée par l’opinion publique et les ONG a lieu chaque année sur l’archipel danois.

Un acte symbolique

Emblème de la capitale danoise, ce n’est pas la première fois que la célèbre statue est utilisée pour faire passer un message. Cette fois-ci, La Petite Sirène a été recouverte d’une peinture de couleur rouge sang. Selon la police danoise, des militants de la cause animale serait à l’origine de cet « acte de vandalisme », et tout particulièrement des opposants à la chasse à la baleine pratiquée dans les îles Féroé. Au pied de la statue, on peut lire, écrit avec la même peinture, « Danemark, défends les baleines des îles Féroé ».

En effet, la saison du « grindadráp » approche dans l’archipel danois situé dans l’Atlantique Nord. Cette tradition barbare et cruelle a lieu chaque année sur les îles Féroé. Elle signifie « mise à mort des baleines » et consiste à un abattage massif des globicéphales noirs (appelé baleine-pilote ou dauphin-pilote). Autrefois pratique de chasse, elle n’est désormais qu’un divertissement morbide pour une partie de la population.

Une pratique barbare et sanglante

Développée en 1584, cette violente méthode de chasse consiste à faire échouer des bancs de cétacés sur certaines plages. La communauté locale, à bord de petits bateaux, forme un demi cercle autour du banc. Elle jette alors de petites pierres attachées à des lignes dans l’eau afin de créer un mur de bulles et bloquer les globicéphales. Fatigués et effrayés, les cétacés sont amenés peu à peu vers la côte. Une fois sur terre, la barbarie continue. Une autre partie de la population, restée sur place, massacre les baleines-pilotes et les dauphins à mains nues avec de longs couteaux. Les veines et les artère alimentant en sang la tête des globicéphale sont alors tranchées. Les cétacés souffrent entre 30 secondes et 4 minutes avant de mourir, parfois l’agonie peut durer un quatre d’heure selon des observateurs de l’autorité de protection de l’environnement de Londres.

Si certaines baleines-pilotes n’arrivent pas jusqu’à la rive, on leur plante une gaffe dans leur orifice respiratoire et elles sont ramenées jusqu’à la plage à l’aide de cordes. L’animal, avec ses voies respiratoires bloquées, endure une lourde peine dans l’eau, entre affolement et blessures continues, avant de s’éteindre. Les eaux deviennent alors rapidement rougies par le sang. La viande de bicéphale est normalement partagée par les autochtones après la tuerie.

Or, les globicéphales de ces régions sont bien souvent empoisonnées par de grandes quantités de polluants. Leur viande contient donc des taux élevés d’arsenic, de cadmium, de zinc, de plomb, de mercure, de cuivre et de sélénium. En 2008, les autorités médicales ont déclaré que la viande de globicéphale n’était pas saine pour la consommation humaine. Les cadavres des bicéphales restent donc à pourrir sur la plage après le carnage. En 2010, l’association Sea Sheperd Conservation Society faisait état de véritable charniers sous marins. Jusqu’à 1000 globicéphales peuvent être tués chaque année lors de cette chasse inhumaine, entre le mois de juillet et d’aout.

Une légalité douteuse

Cette pratique est illégale en Europe et au Danemark, pourtant sur les îles Féroé elle est acceptée. Des navires de guerre de la marine nationale danoise patrouille même fréquemment pour assurer le bon déroulement du « grindadráp ». Bien que l’archipel possède son propre gouvernement, elle reste sous l’autorité de Copenhague qui contrôle la police, la défense, la politique étrangère et la monnaie. Alors pourquoi cette pratique sanglante est t-elle encore autorisée ?

Au sein de l’Union Européenne, la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel a classé le globicéphale noir comme une espèce strictement protégée. En revanche, les cétacés ne sont pas considérés comme directement menacés d’extinction par les traités internationaux. En ne faisant pas partie de l’UE, les îles Féroé évitent que cette dernière stoppe le massacre engendré chaque année. Le Danemark manque donc à ses devoirs en autorisant cet acte de la plus haute barbarie.

L’ONG Sea Shepherd, à l’origine de l’opposition à ces massacres, patrouille régulièrement dans les îles. Le capitaine Paul Watson a mené des campagnes en 1985, 1986 et 2000 pour résister à cette traditionnelle atrocité. Une lutte qui a payé car aucun globicéphale n’a été tué lorsque l’ONG était présente sur les îles. Mais de nombreux efforts restent à accomplir. En 2015, deux militants de l’organisation ont été emprisonné par les autorités danoises alors qu’ils essayaient d’empêcher les tueries.

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