« Comment allons-nous survivre ? La destruction des tribus du bassin du Congo au nom de la conservation ? ». Telle est la question soulevée par le rapport du mouvement Survival International. Le document pointe une certaine responsabilité du côté de WWF et de WCS, deux grandes ONG que l’on connaît et qui gèrent les aires protégées de la région.

 

UN RAPPORT ACCABLANT

L’association Survival International défend les droits des peuples autochtones. Elle est, selon ses dires, la seule organisation exclusivement consacrée à la défense des peuples autochtones du monde entier. Ils les aident à défendre leurs vies, protéger leurs terres et déterminer leur propre avenir.

Les deux ONG visées par ce mouvement, WWF (World Wildlife Fund : Fonds mondial pour la nature) et WCS (Wildlife Conservation Society) jouent un rôle de premier plan dans la mise en œuvre des politiques de protection de la nature des gouvernements locaux et reçoivent pour cela d’importants financements. La gestion des aires protégées leur est ainsi directement confiée et, avec elle, celle des milices anti-braconnage, qui se montrent violentes à l’encontre des Pygmées.

 

UNE RÉGION SOUS TENSION

Ce rapport démontre que ces victimes, dans le Bassin du Congo, ne sont pas de victimes isolées. Les témoignages de Pygmées rassemblés par l’ONG Survival International font la lumière sur les violences infligées aux peuples des forêts pour les tenir à distance des aires naturelles protégées, entre 1990 et 2016, notamment au Cameroun.

Au cours de cette période, une dizaine de parcs nationaux ont été créés dans cette région et où se trouve une biodiversité riche, une des plus importantes au monde. Certaines couvrent des superficies immenses de plus de 100 000 km² et ont été dessinées en absorbant les terres où vivaient des milliers de Baka et de Bayaka, des peuples vivant au Cameroun.

« Ils ont fouillé ma maison (…) ils ont pris la machette sous mon lit et m’ont menacé : « Nous allons te trancher la gorge ! » »

Ainsi, on apprend que des violences corporelles, des menaces, des humiliations et des destructions de campements ont été commises contre ces peuples autochtones qui vivent dans les forêts humides du sud-est du Cameroun. Ils seraient entre 40 000 et 70 000 et dépendent entièrement des ressources forestières pour leur subsistance.

Si Survival International a souhaité sortir ce rapport c’est parce que le mouvement estime qu’il était plus efficace de poursuivre la bataille au grand jour en prenant l’opinion à témoin. Ce rapport en est donc la preuve incontestable. 

S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments