Une source d’énergie fossile commence à être exploitée par la Chine, et cela représente un véritable danger écologique. Les fonds marins subissent ainsi de multiples forages en vue d’extraire de l’hydrate de méthane. Cette « glace qui brûle » pourrait être une source d’énergie rentable d’ici 10 ans, mais aussi une catastrophe pour l’environnement. 

 

La « glace combustible »

Les hydrates de méthane sont des molécules de méthane (CH4) enfermées dans une sorte de cage constituée de molécules d’eau. Ce sont, en quelque sorte, des molécules de gaz enfermées dans des glaçons. Ces structures moléculaires sont très instables au-delà d’une certaine température, d’où le nom de « glace qui brûle » ou « glace combustible ».

Il est possible de trouver ces glaces sous le plancher océanique des régions polaires du globe, au niveau des talus continentaux (région qui lie les continents aux grands fonds) ou sous le sol constamment gelée des zones boréales, le pergélisol. L’emplacement géographique explique l’instabilité des hydrates de méthane. Ils ne sont stables qu’à forte pression et à basse température.

Du méthane remontant à la surface

 

Bénéfices et risques

Selon l’IFREMER (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer), ces réserves glaciaires représentent deux fois plus de méthane que les réserves en charbon, pétrole et gaz réunis. Une énergie fossile qui n’est donc pas en voie de disparition, au contraire. Le Département de l’Énergie des États-Unis estime qu’un mètre cube d’hydrate de méthane peut libérer 164 mètres cube de gaz de méthane.

Cela dit, le méthane est un gaz à effet de serre bien connu et plus nocif que le dioxyde de carbone. Il est donc aisé d’imaginer les répercussions climatiques liées à l’extraction et l’exploitation d’un tel gaz. Selon l’expert en géosciences du département Ressources physiques et Écosystème de fond de Mer de l’IFREMERJean-Marc Daniel, le risque est lié aux potentielles fuites de méthane dans l’atmosphère.

De plus, les forages effectués pourraient, selon les scientifiques, entraîner des déformations sédimentaires, des glissements de terrains sous-marins au niveau des talus continentaux et donc des tsunamis.

Du gaz naturellement présent dans l’eau

 

 

Tentatives d’exploitation

C’est en 1969, en Russie et en 1995 au Japon, que les premières extractions ont eu lieu. Des programmes de recherche et développement sont actuellement menées au Chili, en Corée de Sud, en Inde, au Royaume-Uni, en Allemagne et aux États-Unis mais c’est la Chine qui a récemment fait le plus grand pas. En effet, elle a extrait en 6 semaines, 235 000 m3 de glace combustible à partir de forages en mer de Chine méridionale, à 300 km au sud-est de Zhuhai, ville de la province de Guangdong. C’était une extraction hors normes, puisque d’après le site Les techniques de l’ingénieur, il a fallu creuser un puits de 200 mètres de large jusqu’à 1266 mètres de profondeur.

Actuellement, l’extraction des hydrates de méthane reste très compliquée techniquement. Elle demande un gros effort de sécurité et aussi financier. D’après les experts chinois (cela fait 20 ans que la Chine effectue des recherches et des forages sur cette énergie fossile), il faut attendre 2030 pour voir cette énergie devenir rentable.

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