Entre science-fiction, manga, comics et série Z, Mutafukaz a de quoi plaire. Cette création de l’auteur français Run est surprenante et pour cause, elle nous projette dans un univers très loin de ce à quoi les lecteurs sont habitués. A la fois sombre et fascinante, SooGeek vous en dit plus sur une œuvre incontournable.

 

Créée en 2008 par le dessinateur et scénariste de bande dessinée Run, Mutafukaz vous plonge en pleine histoire de complot. Tout commence dans la lugubre mégapole de Dark Meat City, située entre à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Vinz et Angelino, nos héros, sont deux hommes normaux quoiqu’un peu loosers qui vont voir leur vie changer après un accident de scooter.


Mutafukaz

 

Angelino, jusqu’alors en parfaite santé, subit très vite des maux de crâne, suivis de près par des hallucinations et des visions qui le rendent paranoïaque. Son ami Vinz, lui, reste stoïque jusqu’à ce que la situation dérape : poursuivis par des hommes tout de noir vêtus souhaitant leur mort, les deux jeunes hommes se lancent dans une course effrénée pour survivre. Sans comprendre ce qui leur arrive, ils se retrouvent pourchassés par des dizaines d’hommes, une étrange section appelée Z-7, et le gouvernement qui a mis leurs têtes à prix en les faisant passer pour de dangereux criminels. Tous utilisent tous les moyens possibles pour éliminer nos jeunes héros : pris dans une fusillade, chassés par des hélicoptères, ils se retrouvent dans un ghetto, celui de Palm Hill.

Alors que la situation ne semble pas pouvoir tourner plus mal, Angelino se découvre un pouvoir, sous les yeux ébahis de son colocataire et ami : capable de projeter son sang grâce aux battements de son coeur, il peut dorénavant se défendre dans cette aventure surprenante. Confrontés au surnaturel, à de multiples complots et organisations, ils rencontreront de nombreux personnages hauts en couleur mais aussi l’amour, l’amitié, la trahison.

 

Mutafukaz-couverture

 

Mutafukaz est une création pour le moins originale : entre comics et manga, elle possède un style graphique époustouflant de même qu’un scénario à couper le souffle. En tournant les pages des tomes de cette bande dessinée, vous découvrirez toutes sortes d’éléments tirés de la culture populaire : kung-fu, science-fiction, complots, agence secrète, catcheurs et bimbos pourraient faire de cette création un véritable navet mais au contraire, Run a su mélanger avec talent ces ingrédients et Mutafukaz est une réussite.

L’univers atypique de Mutafukaz se développe à mesure des tomes est est sublimé par le coup de crayon de Run. On retrouve un aspect proche de la culture hip-hop avec des éléments rappelant le street art et gardant toujours une certaine finesse. Les amateurs de bande dessinée prêtant attention à la qualité graphique de leurs lectures seront ravis devant les planches de l’auteur. De son vrai nom Guillaume Renard, Run a un emploi du temps chargé : directeur éditorial d’Ankama Editions, directeur de collection du Label 619, son aventure avec Mutafukaz a débuté en 2003 avec un court-métrage intitulé Mutafukaz : Opération Black Head.

 

 

Ceux d’entre vous prêtant une attention particulière au scénario ne seront pas lésés : chaque fin de tome vous donne envie de débuter le prochain pour trouver des réponses aux nombreuses questions soulevées par l’apparition de personnages plus mystérieux les uns que les autres. Tout comme les héros, le lecteur entre dans une certaine paranoïa à mesure que l’histoire évolue et il faudra attendre le 3e tome sobrement nommé « Révélation » pour connaitre quelques réponses.

En 2009, Run donne carte blanche à Jérémie Labsolu pour reprendre son œuvre : bien que différent, le 6e tome de Mutafukaz revisite l’histoire d’Angelino en plongeant le lecteur dans la tête du héros. On y découvre un récit entre rêve et réalité qui reprend l’univers riche créé par Run quelques années auparavant. L’histoire débute juste après la fin du second tome de la série et mêle la vision du héros à celle de sa mère. Il faut un certain temps d’adaptation pour oublier les traits de Run pour se faire à ceux de Jérémie Labsolu. Brut, son art est un savant mélange entre découpage, collage et dessin. Sachez enfin qu’un film annoncé pour 2017 est en développement.

 

 

Mutafukaz est une œuvre vraiment surprenante qu’il faudrait étudier avec minutie pour trouver des points faibles. Run est un auteur et dessinateur de talent qui, on l’espère, n’a pas fini de nous surprendre. Entre street art et thriller, la bande dessinée séduit dès les premières pages et c’est avec un certain plaisir que ses lecteurs se questionnent sur les événements suivants qu’ils y découvriront. Chez SooGeek, nous avons adoré dévorer les pages des tomes de la série si bien qu’il nous est difficile de trouver le même plaisir dans d’autres bandes dessinées !

 

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