Si vous êtes fan des oeuvres de Hayao Miyazaki vous aurez sans doute remarqué qu’un certain animal y occupe une place à part. On veut bien sûr parler du cochon ! De Marco Pagoto qui se voit attribuer une tête de cochon dans Porco Rosso aux parents changés en porcelets dans Le Voyage de Chihiro, le porc tient une place à part dans l’imaginaire du plus célèbre réalisateur de films d’animation japonais. On vous aide à comprendre pourquoi. “Grouik, grouik !”

 

Si vous avez vu les oeuvres de Hayao Miyazaki, il ne vous est pas étranger que, si ces films brassent des thématiques universelles comme le respect de la nature et l’aventure, sa filmographie est particulièrement éclectique. Les univers et les personnages sont variés, faisant de chaque film une nouvelle expérience et un enchantement. Seulement il existe un motif qui revient dans plusieurs de ses films. N’avez-vous pas remarqué le petit porcelet qui apparait dans une scène du Château dans le Ciel ? Il constitue la première entrée, encore discrète, de l’animal porcin dans les films de Miyazaki : Porco Rosso aura bien sûr son personnage central à tête de porc, Princesse Mononoké sa horde de sangliers, et Le Voyage de Chihiro ses parents changés en cochons.

 

Les parents de Chihiro changés en cochons (traumatisme quand tu nous tiens) : 

 

On trouve donc des cochons dans quatre films réalisés par Miyazaki et estampillés Ghibli sur dix… Une proportion qui ne peut pas découler du hasard. Le célèbre réalisateur a le goût des cochons, non pas quand ils sont dans l’assiette mais en tant qu’animaux sur pied bien sûr. Il a en effet eu l’occasion de le dire à de nombreuses reprises, et c’est devenu emblématique du créateur de Totoro, au point que le plus grand site français dédié au Studio Ghibli s’appelle justement Buta Connection. Vous ne voyez pas le rapport ? Eh bien « Buta » signifie cochon en japonais ! Et Miyazaki d’ajouter dans une interview donnée à Gilles et Michel Ciment : « Je dois ajouter que j’aime bien dessiner les cochons. » Voilà, on connait l’intérêt de Miyazaki pour l’animal à groin, mais de là à en donner l’apparence à certains de ses personnages… Rassurez-vous, il y a aussi une vraie raison à cela !

 

Okkoto, le seigneur des sangliers dans Princesse Mononoké : 

 

Toujours au cours de cette même interview, dans laquelle on l’interrogeait sur le pourquoi de l’apparence spécifiquement porcine de Porco Rosso, Miyazaki a précisé : « Pour les Japonais, le cochon est un animal pour lequel on a de l’affection, mais qu’on ne respecte pas. Pour moi c’est un animal avare, capricieux, et qui n’est pas sociable. […] En termes bouddhistes, il a tous les défauts de l’être humain : il est égoïste, fait tout ce qu’il ne faut pas faire, jouit de sa liberté. » Un parallèle très parlant dans le cas du Voyage de Chihiro, dans lequel les parents de l’héroïne finissent changés en porcs pour avoir été égoïstes et avides. L’image est d’ailleurs parlante. Egalement Marco Pagoto, le pilote d’avion maudit, solitaire et désabusé de Porco Rosso. Mais elle donne également une illustration visuelle très explicite de la complexité d’un personnage bon-vivant qui ne peut pas vivre normalement (et pour cause), à l’image d’un film léger en surface mais profondément mélancolique.

 

Porco Rosso, le personnage-cochon emblématique du film éponyme : 

 

Décidément, on était loin de se douter que de telles justifications se cachaient derrière les cochons du maître de l’animation japonaise. Les personnages qui y possèdent des traits porcins y sont aussi développés et complexes que les autres personnages pour s’avérer tout aussi attachants que les autres, avec leurs qualités et leurs défauts. Et c’est tout ce qu’on aime chez Miyazaki 🙂 Et vous, lequel de ces films du réalisateur japonais mettant en scène des cochons préférez-vous ?

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