Considéré comme un des plus grands criminels de l’histoire, Pablo Escobar a laissé derrière lui un passage sanglant de la cocaïne, du début des années 1980 jusqu’à sa mort lors d’une fusillade en 1993. Autre que sa réputation de roi de la drogue, El Capo a également laissé un héritage pour le moins surprenant puisqu’il s’agît d’un troupeau d’hippopotames. SooCurious vous emmène en Colombie pour y découvrir ce curieux phénomène.

Lors de la montée de son empire de trafic de drogue, Escobar a acheté quatre hippopotames d’un zoo en Californie pour meubler sa propriété près du village de Doradal, situé à 190 km de Medellín. Quelque 23 ans plus tard, le gang d’hippopotames de Don Pablo s’est reproduit et compte environ 35 mammifères. Le quatuor d’origine s’est ainsi reproduit pour devenir le plus grand troupeau d’hippopotames sauvages vivant hors de leur Afrique natale.

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Pablo Escobar via Columbia National Registry

Malgré leur nature agressive, aucun habitant du village n’a été attaqué. C’est un peu « la mascotte du village », s’esclaffe même Diego Alejandro, cet adolescent étant plus effrayé par les vipères que par ce mammifère. Pour rassurer les habitants, la police locale a installé de nombreux barbelés afin d’éviter d’éventuels risques, même si l’animal se montre relativement discret. Livrés à eux-mêmes depuis la mort d’Escobar qui fut abattu par la police en décembre 1993, les hippopotames se sont multipliés, alors que d’autres pensionnaires, flamants roses, girafes, zèbres ou kangourous moins imposants, ont eux été vendus à des zoos.

« Ils se reproduisent tous les deux ans, à raison d’un petit à la fois. Pour eux ici, c’est un paradis. Ils n’ont pas de prédateurs. Ils sont plus tranquilles que dans leur habitat naturel », relève Jairo Leon Henao, 60 ans, un vétérinaire local. Les enfants et nombre d’adultes de Doradal s’émerveillent de leur présence, au point, les soirs de match, d’en oublier leur passion du foot pour sortir en courant les photographier. « Tant que personne ne les embête, ils sont tout doux. Nous sommes habitués. Dans le village, on respecte beaucoup ces animaux », dit d’un ton affectueux Mayerly Copete, une habitante de 21 ans.

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Cependant, les craintes actuelles sont plus centrées sur la menace de l’hippopotame envers l’environnement local. En effet, s’ils deviennent agressifs, ils présentent un risque pour la biodiversité colombienne. « Ils pourraient déplacer la faune native comme le lamantin, déjà en extinction, ou la loutre. Ils sont aussi porteurs de maladies qui peuvent être fatales pour le bétail et gênent la pêche en contaminant les cours d’eau où ils défèquent », décrit David Echeverri, un biologiste de la société régionale de l’environnement.

Car ces hippopotames peuvent vivre jusqu’à 60 ans et le mâle dominant n’en a que 40. « Nous devons nous assurer qu’ils ont de la bonne nourriture. Ainsi, ils ne stressent pas et ne partent pas », explique M. Echeverri. « C’est comme si nous étions en Afrique, se réjouit Clara Nuñez, mère au foyer de 48 ans. Nous sommes des privilégiés. » Ironie du sort, le budget annuel de l’agence environnementale est en grande partie financé par les butins pris aux cartels de drogue de la région.

Un hippopotame via Shutterstock
Un hippopotame via Shutterstock

Malgré un physique dissuasif et une réputation terrifiante, les hippopotames ont donc encore de beaux jours devant eux. Si vous souhaitez en savoir plus sur cet animal, n’hésitez pas à découvrir ce petit bébé hippopotame qui apprend à nager sous le regard attentif de sa maman.

 

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