La phytothérapie, ou médecine des plantes, est décidément en vogue dans notre société actuelle. Pour autant, elle trouve ses origines bien en amont. En effet, un guide illustré datant d’il y a 1 000 ans vient tout juste d’être numérisé et est actuellement mis en ligne par la British Library, la bibliothèque nationale du Royaume-Uni.

 

La phytothérapie, une « alternative » moderne

De nos jours, la phytothérapie est une alternative à la médecine classique, avec laquelle nous avons recours à des médicaments fabriqués en laboratoire. La médecine des plantes, elle, nous permet de remédier à nos petits soucis avec des éléments totalement naturels. Idéales pour les maux de têtes, de dos, pour perdre du poids ou faciliter la digestion, les plantes sont composées de molécules naturellement saines pour notre corps.

Ce qu’il faut savoir, c’est que les plantes ont été pendant de nombreux siècles le seul moyen de guérison de l’être humain. La médecine classique est née grâce au progrès de la chimie, qui a su isoler les principes actifs propres aux plantes pour créer des médicaments de synthèse. Peu à peu, ces-derniers ont relégué les plantes naturelles au statut d’« alternative ».

Des capsules de phytothérapie

De multiples bienfaits

La phytothérapie n’en reste pas moins un courant de plus en plus développé en France. Il souhaite, depuis une trentaine d’années, réintroduire l’usage des plantes au sein de la médecine. Il faut dire que les bienfaits sont de plus en plus visibles. Alors que l’on cherche de plus en plus à se débarrasser des substances toxiques, la phytothérapie pourrait bien revenir sur le devant de la scène.

Par exemple, la Reine-des-prés, cette plante vivant dans les prairies européennes, est à l’origine de la découverte de l’acide acétylsalicylique, plus communément appelé aspirine. En infusant deux cuillères à soupe de Reines-des-pré séchées dans un bol d’eau bouillante, on peut créer une tisane qui lutte contre les maux de tête. La bourdaine, quant à elle, poussant dans les forêts d’Europe, permet de combattre la constipation. Néanmoins, tout est dans le dosage et les quantités prises : il faut être consciencieux et prudent.

La Reine-des-prés

Une livre de 1 000 ans prônant la médecine des plantes

Comme dit précédemment, la phytothérapie date d’il y a bien longtemps. Tellement longtemps qu’un guide relatif à la médecine des plantes a été découvert et il daterait… d’il y a 1000 ans. Numérisé par la British Library, la bibliothèque nationale du Royaume-Uni, le document est consultable dans son intégralité sur leur site. Connu sous le nom de Cotton MS Vitellius C III, le guide demeure « l’unique exemple d’un herbier anglo-saxon illustré », selon Alison Hudson.

« Ce manuscrit est le seul exemple d’un herbier anglo-saxon illustré » – Alison Hudson

Le manuscrit, écrit en vieil anglais, est en vérité une traduction d’un guide plus ancien encore, datant du IVe siècle ! Écrit par un herbier du nom de Pseudo-Apulée, le livre précise les usages médicaux des plantes mais aussi ceux des animaux. De nombreux auteurs se sont passés l’herbier à travers les années : en effet, des annotations allant du XIe au XVIe siècle sont visibles tout au long des pages.

Mythes et réalité

L’herbier compile donc les propriétés médicinales des animaux et des divers plantes de l’époque. Des remèdes contre les morsures venimeuses sont présentés, avec divers dessins sur les côtés. Par exemple, un serpent apparaît sur la page décrivant le basilic : ce-dernier poussait près des caches de serpents et soignait leurs morsures. Le problème de ce guide, c’est sa fidélité à la réalité.

« Il est possible que William Harvey, le médecin qui a découvert les lois de circulation du sang, l’ait possédé » – Alison Hudson

Les dessins, grossiers, rendent difficilement compte de la véritable apparence des plantes et des animaux : le singe est représenté comme un humain poilu et l’éléphant ressemble plus à un léopard qu’au mammifère géant. De plus, l’herbier semble mêler légendes et faits : la mandragore (oui, la plante qui crie dans Harry Potter), qui « brille la nuit et fuit les personnes impures » doit être cueillie avec un « outil en fer » et un « chien ». La Dracunculus vulgaris, une plante nommée en anglais « Dragonwort », est ici présentée comme poussant à partir de « sang de dragon ». Commun aux livres médiévaux, l’herbier allie donc mythes et réalité. Si vous voulez donc observer cet oeuvre moyenâgeuse, n’hésitez pas à vous rendre sur le site de la Bibliothèque Nationale du Royaume-Uni.

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HARDY
HARDY
4 années

Ou peut on le trouver ce livre