Voilà plus d’un demi-siècle que le chien sauvage de Nouvelle-Guinée n’avait pas donné signe de vie, tant et si bien que les spécialistes le pensaient potentiellement disparu. Cependant, à la surprise générale, une quinzaine de chiens ont été récemment aperçus en Nouvelle-Guinée. Et ce n’est pas tout, des recherches scientifiques ont révélé que le chien le plus rare du monde était en réalité le chaînon manquant entre les premiers canidés et le chien domestique.

 

Le chien sauvage n’a pas disparu

Les scientifiques avaient perdu la trace des chiens sauvages de Nouvelle-Guinée depuis les années 70, mais l’expédition des spécialistes de la Fondation du chien sauvage des montagnes de Nouvelle-Guinée (NGHWDF) a mis un terme à la crainte de la disparition supposée de la race.

Une communauté de chiens sauvages a pu être observée alors qu’elle se cachait au creux des montagnes. Discrets et fugaces, ces animaux sont très difficiles à capturer ou à prendre en photo. Mais les spécialistes ont aujourd’hui la preuve que le groupe, composé de mâles et de femelles, vit aujourd’hui paisiblement avec ses petits.

Au cours de son enquête, la NGHWDF a pu observer les chiens et prélever certains échantillons ADN (essentiellement dans leur urine et leurs déjections), permettant une étude plus approfondie de cet animal, désormais considéré comme le chien le plus rare du monde.

 

Le chaînon manquant entre les premiers canidés et le chien domestique

Le premier chien sauvage de Nouvelle-Guinée a été découvert sur l’île en 1897 par des naturalistes chargés d’étudier les animaux. Reclassé et renommé au fil du temps, le chien sauvage de Nouvelle-Guinée divise les biologistes. La base de données en ligne Mammal Species of the World (MSW) le considère comme une sous-espèce de loup, certains scientifiques pensent qu’il appartient à une espèce distincte, d’autres encore l’assimilent à un chien domestique. Appartenant à la même famille que le chien chanteur de Nouvelle-Guinée, sa parenté avec le dingo australien est aujourd’hui controversée.

D’après la NGHWDF, les tests ADN ont révélé que le chien sauvage de Nouvelle-Guinée constitue le chaînon manquant entre les premiers canidés et le chien domestique. Considéré comme le chien le plus ancien du monde à vivre encore dans son milieu naturel, le chien sauvage de Nouvelle-Guinée s’apparente à « un fossile » vivant selon les termes de la NGHWDF.

Le chien sauvage de Nouvelle-Guinée est extrêmement important pour comprendre l’évolution des canidés mais également leur rapport à l’Homme ainsi que les migrations et la sédentarisation des hommes, explique la NGHWDF.

 

Ancien compagnon des hommes ?

Les dingos australiens, comme les chiens chanteurs de Nouvelle-Guinée, sont des chiens qui sont retournés à l’état sauvage après avoir été des chiens domestiques.

Leur parent, le chien sauvage de Nouvelle-Guinée, serait arrivé sur l’île il y a 6 000 ans avec les migrants humains, d’après les analyses réalisées sur les fossiles. Mais la NGHWDF explique que les nouvelles analyses suggèrent aujourd’hui qu’ils auraient pu migrer indépendamment des hommes. Des recherches à ce sujet seront menées dans les prochains mois.

 

Isolé et menacé

De nature solitaire, surtout quand ils chassent, les chiens sauvages de Nouvelle-Guinée vivent dans les montagnes entre 2 500 et 4 700 m d’altitude. Cet environnement extrême les pousse à vivre isolés de nombreuses espèces et loin des hommes. La communauté retrouvée récemment s’est établie sur le plus haut sommet du Mont Carstensz.

Si le petit groupe de chien prospère sur ses terres, certains spécialistes estiment qu’il n’en resterait pas plus de 300 sur Terre. D’après la NGHWDF, la principale menace de l’espèce réside dans l’hybridation qui pourrait être orchestrée pour le domestiquer. Il est impératif de protéger le chien sauvage de Nouvelle-Guinée si nous voulons préserver la race, explique la fondation.

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