Des scientifiques ont réussi pour la première fois à reproduire de la peau de requin grâce à l’impression 3D. Un progrès qui pourrait révolutionner la conception de combinaisons de plongée et de maillots de bain. DGS vous l’explique en détail.

Dans une étude publiée dans le Journal of Experimental Biology, des chercheurs de l’université de Harvard ont expliqué avoir reproduit, avec une finesse pour l’instant inégalée, une peau de requin. La particularité de la peau des squales est qu’elle est composée de dizaines de milliers de « dents » microscopiques. Une composition jamais vue autre part dans le règne animal qui fascine depuis longtemps les scientifiques.

Grâce à la technologie de l’impression 3D, les chercheurs de Harvard ont donc réussi à reproduire ces « dents » caractéristiques… Avec toutefois un bémol : la résolution de la technologie utilisée actuellement n’est pas assez grande pour fabriquer les motifs de peau de requin à l’identique et à la même taille. Ainsi, la peau de requin synthétique est dix fois plus grosse que l’originale.

L’intérêt de ces petites dents est qu’elles sont capables de troubler le flux de l’eau à sa surface. Les scientifiques spécialisés dans le biomimétisme s’en sont déjà largement inspirés, notamment pour réduire la résistance aérodynamique des voitures de course, mais c’est la première fois que ces petites dents sont reproduites presque à l’identique. Pour cela, les chercheurs ont prélevé des morceaux de peau de requin mako, les ont scannés puis ont imprimé les motifs plusieurs dizaines de fois pour former ce nouveau matériau synthétique.

Le professeur Lauder, qui a dirigé cette recherche explique : « Après avoir considéré un certain nombre d’approches, nous avons décidé que la seule façon d’incruster les petites dents sur une membrane flexible était d’utiliser l’impression 3D. Nous avons dû comprendre comment faire pour les imprimer à partir de plusieurs matériaux : les dents sont incrustées dans la membrane et se chevauchent, ce qui a représenté un défi de taille. »

La membrane inspirée des requins a ensuite été installée sur un robot, puis testée dans l’eau. L’appareil pouvait seulement faire du surplace ou bougeait pour imiter la nage d’un requin. L’avantage de ces petites dents est rapidement devenu apparent : la peau artificielle a amélioré la vitesse de nage de 6,6 % et a réduit la dépense d’énergie de 5,9 %. Un autre fait intéressant est que les scientifiques ont remarqué que les avantages des « denticules » apparaissaient surtout à une vitesse de nage plus lente.

Les scientifiques continuent d’ajuster les dents, d’altérer leur forme et leur disposition pour avoir une meilleure compréhension des effets qu’elles peuvent avoir. Ils précisent toutefois qu’il faudra encore attendre un certain temps avant de voir naître des combinaisons de plongée fabriquées à partir de cette peau de requin artificielle. En tout cas, chez DGS on espère que ça arrivera rapidement : on adorerait essayer une telle combinaison ! Et vous ?

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