Si le nom du genre peut sembler tout définir, l’histoire des animes magical girl est en fait plus complexe que cela. Pour beaucoup, le genre se caractérise par son exemple le plus connu avec Sailor Moon. Pourtant, les origines du mouvement précédant l’oeuvre de plus de vingt ans et sa définition sont moins évidentes que ce que l’on pourrait penser. Retour sur l’histoire d’un genre à part de l’animation japonaise.

 

À la base du genre, on ne trouve même pas un anime japonais, mais une série américaine. Ma sorcière bien-aimée diffusée pour la première fois en 1964 connaît un succès fou au Japon l’année suivante et passionne les jeunes filles qui suivent la série renommée Okusama wa Majo avec excitation. De là, les studios d’animation ne perdent pas de temps et en 1966 sort une histoire largement inspirée de la série : Sally la petite sorcière. La série pose les bases de ce qui deviendra les caractéristiques du genre : une fille avec des pouvoirs magiques qui se déguise avec une séquence de transformation.

 

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Non seulement ça, mais elles sont aussi toujours une princesse d’un royaume parallèle et magique. La majorité du temps, comme c’est le cas avec Sally, l’héroïne n’est pas plus âgée que la tranche d’âge visée, c’est-à-dire entre 10 et 14 ans. Sally la petite sorcière est fortement attachée à la Terre et à ses amis, mais son destin lui dicte un autre chemin : celui de devenir la reine du royaume d’Astréa. Prête à n’en faire qu’à sa tête, elle fuit son royaume et utilise ses pouvoirs pour sauver la vie du père de l’une de ses amies.

Sa mère décide de la laisser faire, mais lui efface les souvenirs de sa famille. Une fois sur Terre, Sally s’installe en tant que sorcière et essaye de changer la vie des gens pour le mieux en faisant des tas de bonnes actions. Lorsque Sally s’arrête en 1968, c’est Caroline qui prend la relève avec l’adaptation en anime du manga sorti quelques années plus tôt. Cela dit, l’anime se distingue largement du manga justement sous l’influence de Sally et du nouveau genre du magical girl, ou maho shojo. Les années 70 se caractérisent par des dizaines d’autres séries tentant de copier le succès des deux premières séries, mais sans jamais réellement y parvenir.

 

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Toutes les héroïnes viennent d’un royaume magique et possèdent des pouvoirs qu’elles vont utiliser sur Terre pour le bien commun. Dans les années 80, d’autres éléments reconnaissables apparaissent, comme le fait d’avoir une héroïne avec une vie secrète. Seul le spectateur est au courant et a l’impression de vivre une double vie avec le personnage. De même, on voit de plus en plus apparaître de personnages secondaires présents pour épauler l’héroïne souvent solitaire dans ses épreuves. Les grands noms des années 80 sont Gigi à partir de 1982 puis Creamy, merveilleuse Creamy en 1983 qui est le départ d’un nouveau sous-genre avec les magical girls chanteuses.

Alors que le genre s’essouffle dans la seconde moitié des années 80, Sailor Moon de Naoko Takeuchi réinvente le genre en mélangeant les magical girls au sentai. Dorénavant, il ne s’agira plus d’une seule héroïne, mais d’un groupe d’amies défendant une seule et même cause. Chaque personnage correspond à une couleur et donc un pouvoir qui la met à part des autres et permet aux spectateurs de choisir une préférée. Un succès fulgurant qui propulse le genre sur le devant de la scène de l’animation. Là encore, des dizaines de copies tenteront de profiter du succès de la série, mais sans jamais parvenir à détrôner l’original.

 

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Malgré la suprématie de Sailor Moon dans le début des années 90, le genre a su de nouveau se réinventer avec Sakura chasseuse de cartes qui fait le lien avec le genre des sorcières guerrières. Le genre a toujours su se transformer après des passages à vide de plusieurs années et nul doute que l’on verra encore de nouvelles formes dans les décennies à venir. Quel anime de magical girl a pour vous le plus d’importance dans l’histoire de l’animation ?

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