Le 23 juin dernier, les clients de la première banque chinoise étaient dans l’impossibilité de retirer de l’argent dans les différents distributeurs automatiques. Résultat, le pays vit dans la peur que la crise ne devienne rapidement incontrôlable.

Lundi, les habitants de villes telles que Pékin et Shanghai ont rencontré des difficultés pour retirer de l’argent. ICBC (Industrial and Commercial Bank of China) affirme que le problème viendrait d’une mise à jour du système informatique. Une explication bancale selon les chinois qui continuent de s’interroger sur les véritables raisons de ce blocage.

En cause, une pénurie de liquidités bancaires qui s’est donc répercutée sur les machines à retrait d’argent. Ce manque de liquidité serait dû, selon l’agence de presse Xinhua, à des « problèmes structurels faisant barrage au financement de l’économie réelle ». Un manque de liquidités provoqué par la Banque centrale chinoise dans le but de maîtriser une croissance de crédit à court terme excessive dans le milieu des financements non-bancaires (aussi appelés « shadow banking », les banques de l’ombre). Une action qui a également causé un envol des taux sur le marché jusqu’à 25 à 30%. Un record. Pourtant la Banque centrale chinoise s’est voulue rassurante et a affirmé qu’il y avait assez de liquidité pour tout le système chinois mais qu’il n’était pas « utilisé à bon escient ». En conséquence, les banques qui dépendent de la Banque centrale ont souffert de cette décision, justement visée à les discipliner pour éviter qu’elles n’accordent trop de ces crédits à court terme. Un système exploité depuis plusieurs années et qui a aidé à soutenir l’économie du pays dès les débuts de la crise en 2008.

Un « changement de tactique » financière saluée par les experts : « Le gouvernement central a raison car le système financier est effectivement déséquilibré » explique Hong Hao, responsable de la recherche économique chez Bank of Communications à Hong Kong. La chute de la Bourse de Shanghai qui a suivi ce vent de panique « est une correction nécessaire après une période d’excès d’optimisme ». « Cet assèchement est le premier véritable test pour les nouveaux dirigeants chinois qui doivent prouver leur volonté de traiter les problèmes difficiles de l’économie, pas seulement avec des mots mais avec des actes« , analyse l’économiste Zhiwei Zhang.

Ken Peng de chez BNP Paribas explique : « Nous sommes dans une situation extraordinairement dangereuse » car pour lui il ne fait aucun doute que « l’économie réelle est devenue de plus en plus dépendante du crédit à court terme« . Compte tenu de la situation actuelle du pays, Ken Peng est convaincu que « l’accès aux liquidités ne retrouvera pas rapidement ses niveaux d’avant juin » .

« La Chine est aujourd’hui confrontée à une crise financière à part entière » affirment à l’unisson les experts financiers, professionnels et économistes. En tout cas, on voit que la Banque centrale de Chine fait énormément d’efforts pour résoudre la situation et ne pas faire chuter encore plus la situation financière du pays. C’est une bonne chose de voir que les mesures ont été prises rapidement. Vous seriez vous attendu à ce que la Chine se trouve en proie à une crise financière aussi soudaine et sans précédent ?

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