Longtemps, il a fallu batailler pour expliquer l’apport éducatif que peuvent avoir les jeux vidéo. Aujourd’hui, de multiples jeux sont salués pour leur qualité graphique et leur précision historique ; certains nous plongent au coeur de l’Histoire du monde en nous faisant revivre les évènements majeurs qui ont marqué nos sociétés. Un tel résultat demande un travail de fond aussi bien du côté des développeurs que des historiens qui les aident. SooGeek vous en dit plus.

Ces dernières années, les expériences ludo-éducatives se sont multipliées dans le monde du jeu vidéo offrant toujours plus de qualité et de réalisme au joueur. Depuis 2007, c’est Assassin’s Creed, développé par Ubisoft, qui fait les gros titres. La saga, qui a su se démarquer de par ses graphismes et ses synopsis mélangeant l’action à l’histoire, jouit d’une forte popularité auprès des joueurs et des professionnels, si bien qu’elle a connu de nombreuses adaptations sur d’autres supports (bandes dessinées, romans, courts métrages…).

La force des oeuvres de la saga tient du fait que le personnage, tout comme le joueur, est extérieur à l’époque à laquelle se déroule l’histoire : il est donc naturel et logique pour le protagoniste de partir à la découverte de l’espace mis à sa disposition. Le curieux peut donc explorer librement la map du jeu, dans un monde ouvert, travaillée par les développeurs aves l’aide d’historiens. Après plusieurs mois de recherches intensives, ces derniers recréent à l’écran des lieux aujourd’hui disparus, comme ce fut le cas pour « Assassin’s Creed Unity » : les historiens ont basé leur travail sur les archives de Paris, reprenant textes, peintures et gravures dans le but de reconstruire la capitale du 18e siècle.

Ubisoft n’est, bien évidemment, pas la seule entreprise à investir du temps et de l’argent dans la recherche. Le studio de développement britannique The Creative Assembly en a fait sa marque de fabrique en utilisant des grands événements historiques comme contexte à ses jeux. Le studio peut se venter d’apporter un réalisme rare à « Total War« , sa saga culte : les costumes et armures sont étudiés durant de longs mois avant d’être modélisés et il en va de même pour les attitudes des armées et les décors. L’équipe chargée de construire les terrains du jeu « Shogoun 2 : Total War » a d’ailleurs redoublé d’efforts en allant jusqu’à modéliser avec précision les arbres des forêts japonaises du XVIe siècle.

Vous vous en doutez, la recherche de réalisme dans les jeux historiques n’est pas apparue avec Total War ou Assassin’s Creed. Les deux s’inscrivent dans une longue lignée de jeux démontrant la volonté des développeurs d’apporter un travail de qualité à leurs joueurs. En 1996, Cryo Interactive sort le jeu « Versailles 1685 » qui plonge le joueur en plein complot visant à tuer Louis XIV. Huit graphistes et deux développeurs sont alors recrutés pour construire, à partir de plans et de documents d’époque, le château et ses nombreuses salles. Un travail minutieux consiste à recréer et placer le mobilier selon les inventaires historiques, les costumes sont travaillés avec l’aide du musée des Tissus de Lyon et les personnages sont inspirés des portraits réalisés par les grands maîtres de la cour royale.

Malgré le travail approfondi des développeurs, beaucoup de personnes restent hostiles à l’utilisation des jeux comme produits éducatifs et leur reprochent, entre autres, certaines prises de libertés vis-à-vis de l’histoire. Si des efforts considérables sont investis dans la retranscription des décors et des ambiances, le fait qu’un joueur puisse modifier le scénario est perçu comme contre-productif dans une démarche d’apprentissage.

Or, si l’Histoire sert de contexte au jeu, ce dernier n’en est pas moins dédié au divertissement et l’apprentissage pourra se faire sur les scénarios annexes sur les points de repères (les dates, les noms, les lieux), sur les décors et les costumes. De plus, les sorties de certains jeux sont entachées de polémiques liées à la vision que les scénaristes et développeurs ont des périodes traitées. Il est donc bon de garder en tête que chaque oeuvre, qu’elle soit littéraire, cinématographique ou vidéoludique se penche sur un passage de l’Histoire selon un certain angle pouvant, parfois, apporter une vision différente de celle habituellement répandue.

 

Rome Total War – Creative Assembly (2004)

 

Napoleon Total War – Creative Assembly (2010)

 

Medal of Honor – Danger Close Games (2012)

 

Chivalry Medieval – Torn Banner Studios – (2012)

 

Chine : intrigue dans la cité interdite – Cryo Interactive (1998)

 

Soldats Inconnus : Mémoires de la Grande Guerre – Ubisoft (2014)

 

Red Dead Redemption – Rockstar Game (2010)

 

FarCry Primal – Ubisoft (2015)

La volonté des développeurs d’offrir un travail de qualité les pousse à sortir de leurs habitudes en collaborant avec des professionnels de tous les bords. Historiens et développeurs s’aident mutuellement pour retranscrire avec précision les grands évènements de l’Histoire et au vu des prouesses techniques et artistiques qu’a connues le jeu vidéo ces dernières années, il y a fort à penser que le meilleur est encore à venir. Quel est le jeu historique qui, selon vous, est le plus réaliste ?

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