Imaginez quel impact sur l’Histoire aurait pu avoir une rencontre entre les Goths et les Aztèques. Représentez-vous la vie d’Alexandre le Grand à l’ère du numérique. Ces situations improbables sont permises par de célèbres séries de jeu de gestion et de stratégie. En développant un univers fondé sur des réalités historiques, elles permettent néanmoins des écarts de temps et des croisements entre des figures illustres du passé aussi drôles qu’inconcevables. Partez à la découverte de ces softs où tout peut se réinventer.

Des mineurs s’activent à récolter l’or d’une Amérique centrale paisible. Le son de leur pioche résonne en écho parmi ceux des dindons et des jaguars environnants. Soudain, des éléphants de guerre perses débarquent par navires de transport et détruisent leur camp de mineur. Dans Age of Empires II : The Conquerors Expansion, les cartes aléatoires fourmillent de rencontres incongrues. Comme ses prédécesseurs, le titre développé par Ensemble Studios propose des campagnes d’une grande fidélité historique. En revanche, dès lors que l’on s’écarte des scénarios proposés pour s’adonner à des affrontements multijoueur, l’Histoire perd la raison. Ainsi, les Chinois peuvent s’associer avec les Mayas pour détruire les Francs. Les Britanniques peuvent décider d’attaquer les Huns et les Celtes de réduire l’expansion mongole à néant.

En outre, si les joueurs ont choisi de cocher la case « Toutes les technologies », permettant de supprimer les restrictions de développements propres à chaque civilisation, on peut voir des Goths développer la chimie et ériger des tours de bombarde et des Coréens attaquer avec des chameaux. Dans Age of Empires premier du nom, ces écarts sont moins flagrants du fait que son ancrage historique se limite à des civilisations aux archétypes limités. Cependant, il est toujours amusant de voir des Hittites se battre avec des centurions et des Sumériens développer des catapultes. De même, les sauts entre ères sont si rapides qu’il n’est pas rare de voir un soldat équipé d’une hache se faire empaler par un carreau de baliste. Age of Empires III, centré sur l’époque coloniale, demeure le moins permissif des titres PC de la série.

Une autre série de jeux de stratégie – souvent comparée de par son esthétique, son interface et son gameplay à celle des Age of Empires – permet des sauts dans le temps bien plus extrêmes : Empire Earth. Dans le premier épisode par exemple, tout est permis : on peut décider de prendre Carthage pour attaquer le Japon avec des sous-marins. Evidemment, les combats en multi n’ont pas une vocation de crédibilité historique ; le jeu traverse les âges, sur 500 000 ans d’Histoire, pour offrir une immense durée de vie et un très large panel de possibilités d’affrontements.

Le titre pêche surtout sur l’évolution de ses unités lors des changements d’ère : difficile de concevoir que les pièces d’artilleries de l’ère moderne aient le même design que celles de la Première guerre mondiale, et surtout d’imaginer, à l’ère des nanotechnologies, des bûcherons coupant des arbres à la hache et ramenant leurs provisions en brouette. Si vous souhaitez plus de fidélité historique, Empire Earth et ses successeurs proposent des campagnes bien scénarisées, ne permettant pas de tels écarts.

La palme d’or des situations rocambolesques revient à la série de Sid Meyer : Civilization. Dans Civilization V, Gandhi le pacifique peut se faire chef de guerre et Haïlié Selassié d’Ethiopie peut décider de se convertir au Shintoïsme. Lors d’une exploration de carte par un éclaireur, on découvre la Cité-Etat de Venise adjointe à Paris, ou le Vatican à deux pas de Tokyo. En récompense de la construction de la merveille nationale Broadway, on peut voir apparaître le musicien illustre Johann Sebastian Bach. Après un combat entre des légions romaines et des hoplites, le général britannique de la seconde Guerre mondiale Bernard Montgomery vient renforcer les troupes grecques…

 

Les siècles et les nations se confondent dans un imbroglio historique aussi loufoque que jouissif. Car s’il y a bien une chose que l’on ne peut enlever à ces monuments du jeu de stratégie, c’est la liberté qu’ils proposent. Chacun d’entre eux s’appuient sur une immense documentation, à grand renforts d’encyclopédies et de campagnes fidèles aux évènements du passé. Libre à nous alors de découvrir l’Histoire en optant pour les scénarios proposés ou de la réinventer dans des parties en cartes aléatoires. Chez SooGeek, nous apprécions particulièrement voir Attila gagner une partie de Civilization par un vote de l’Organisation des Nations Unies. Et vous, quelles sont les situations les plus improbables rencontrées lors de vos parties ?

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