Quelques jours après le passage de l’ouragan Harvey dans le golfe du Mexique, c’est l’ouragan Irma qui s’est abattu ce mercredi 6 septembre sur les Antilles et notamment les Antilles françaises où se situent les îles de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin. Il se classe parmi les pires cyclones tropicaux, presque au niveau du terrible typhon Haiyan dans le Pacifique qui avait dévasté les Philippines en 2013. Récit d’une catastrophe humanitaire à venir.

UNE PUISSANCE INOUÏE

Il était 6 heures (heure de Paris) ce mercredi, quand les côtes françaises des îles de Saint-Barthélémy et Saint-Martin ont été touchées par les vents extrêmement violents de l’ouragan Irma. Des vents à plus de 300 km/h ont été mesurés au cours de ces dernières 24 heures au coeur de l’ouragan, dans son oeil mesurant près de 50 kilomètres de diamètre. Des pointes à 360 km/h ont même été mesurées près de l’île de Barbuda, détruite à 100 % .

D’abord considérée comme une tempête de catégorie 4, comme Harvey, Irma a très vite évolué en ouragan de catégorie 5, soit le niveau maximal. Et à l’heure où nous écrivons cet article, les îles de Porto Rico, d’Haïti et de République Dominicaine se préparent à affronter Irma. Il va ensuite se diriger vers les côtes de la Floride et passer au-dessus de Miami ce week-end.

POURQUOI UNE TELLE PUISSANCE ?

Il y a une explication à cet évènement météorologique exceptionnel : le réchauffement climatique. En effet, à mesure que les océans se réchauffent, ils fournissent plus de « carburant » pour les ouragans qui sont intensifiés par l’eau tiède. On a relevé des eaux à plus de 28 °C au coeur de l’ouragan. Une eau bien plus chaude que la normale.
Le prévisionniste Frédéric Nathan a confié au Monde « qu’il y a à peu près 80 phénomènes cycloniques par an dans le monde ; sur ce total, le nombre d’ouragans et de typhons de catégorie 4 ou 5 va augmenter ». Une information peu rassurante.

De mémoire d’experts météo, on avait jamais mesuré cela auparavant. Irma est l’ouragan le plus puissant jamais enregistré dans l’Atlantique.

L’oeil d’un cyclone vu depuis l’espace.

LE JOUR D’APRÈS

L’heure est maintenant aux constatations, et elles sont terribles. Ainsi, on a appris, outre le bilan humain qui sera certainement lourd, que des îles entières étaient détruites à 95 % comme l’île française de Saint-Martin où l’on dénombre 8 morts, toujours selon un bilan provisoire. D’autres, comme l’île de Barbuda, ont presque été rayées de la carte. Les autorités font état d’absence totale d’eau potable, d’électricité, et des bâtiments publics sont rendus inutilisables comme les casernes de pompiers et la préfecture qui a volé en éclat. On estime que 60 à 70 % des maisons d’habitations sont détruites à Saint-Martin.

Et le pire reste à venir du côté de Saint-Barthélemy où peu d’informations parviennent aux autorités. L’île est entièrement coupée du monde toujours à l’heure où nous publions cet article. Hier après le passage de l’ouragan, la ministre de l’Outre-Mer, Annick Girardin confiait « son inquiétude » et disait « s’attendre au pire » sur l’antenne de RTL. Elle est d’ailleurs arrivée sur le sol guadeloupéen ce matin avec des moyens matériels et humains. Des secours qui devraient arrivés en nombre dans les prochaines heures pour aider au plus vite aux très nombreux sinistrés de cet ouragan. Ce matin c’est le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, invité sur Franceinfo qui s’est exprimé : « C’est possible qu’il y ait un bilan beaucoup plus lourd, hélas (…) les destructions sont massives ».

Quant au président de la République, Emmanuel Macron, il a fait savoir ce matin qu’il se rendrait « dès que possible » sur les lieux.

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