Après avoir contribué au déclin des abeilles, les néonicotinoïdes font de nouvelles victimes : les bourdons. En cause, le thiaméthoxame, un insecticide utilisé dans les cultures céréalières. Ce dernier perturbe le système nerveux des insectes selon une nouvelle étude publiée lundi 14 août dans la Nature Ecology & Evolution. DGS vous explique tout. 

Qu’est-ce que le thiaméthoxame ? 

Le thiaméthoxame est un insecticide utilisé dans les cultures céréalières en hiver, en France. Il s’agit d’un néonicotinoïde, c’est-à-dire une classe de produits toxiques agissant sur le système nerveux central des insectes. Celui-ci a déjà était reconnu coupable du déclin des abeilles en Europe et en Amérique du Nord.

Depuis, le débat fait rage en Europe et en France pour abolir ces insecticides extrêmement nocifs pour les insectes pollinisateurs. Cependant, l’Union européenne n’a fait que restreindre leurs utilisations. Ainsi, depuis 2013, le thiaméthoxame a été interdit d’utilisation dans les cultures à fleurs mais reste autorisé dans les cultures céréalières d’hiver.

Un bourdon

Quels effets sur les bourdons ?

Les bourdons ont fait l’objet d’une étude menée par Gemma L. Baron, Vincent AA Jansen, Mark JF Brown et Nigel E. Raine, qui les ont exposés à des doses de thiaméthoxame équivalentes à celles reçues dans la nature. Ces chercheurs ont découvert que l' »exposition au thiaméthoxame a entraîné une réduction de 26% de la proportion de reines qui ont pondu des œufs ». En d’autres termes, l’insecticide augmente « la probabilité d’extinction de la population ». Les reines doivent déjà faire face à l’hiver, aux parasites, aux prédateurs, au manque de ressources… L’insecticide représente une menace supplémentaire et non négligeable.

Comme le souligne Gemma L. Baron dans un communiqué, « créer de nouvelles colonies est vital pour la survie des bourdons. Si les reines ne produisent pas d’œufs ou ne fondent pas de nouvelles colonies, il est possible que les bourdons disparaissent complètement« . « Un usage étendu de thiaméthoxame conduirait à l’extinction finale de la population avec une probabilité d’au moins 28 % ».

Un bourdon sur une fleur

Les pollinisateurs en danger ? 

Au niveau mondial, les populations de bourdons sont en déclin. Plusieurs études viennent souligner la nocivité des néonicotinoïdes sur les espèces pollinisatrices comme les abeilles et les bourdons. Ils restent encore présents dans l’agriculture française, européenne, mondiale…

Pourtant, d’après une étude au niveau mondial, commandée par l’ONU, environ « 40 % des pollinisateurs invertébrés sont en danger d’extinction », alors même que 75 % des cultures destinées à l’alimentation dépendent au moins partiellement des pollinisateurs.

Un pesticide en cause dans le déclin des bourdons

 

Le destin des pollinisateurs comme les bourdons ou les abeilles nous impacte directement. Si nous n’agissons pas maintenant, ces populations qui risquent l’extinction, pourraient réellement disparaître et avec elles, une bonne partie de nos ressources mondiales. Si le sort des bourdons peut sembler anecdotique, il ne l’est pas du tout. De leur survie dépend notre mode de vie.

 

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