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Des chercheurs américains ont conçu un fluide synthétique lubrifiant promettant de traiter efficacement les articulations arthrosiques. Imitant le liquide synovial, celui-ci favorise également la cicatrisation et la régénération des tissus.

Une version synthétique du liquide synovial

Liée au vieillissement, l’arthrose entraîne une détérioration du cartilage, un tissu caoutchouteux recouvrant l’extrémité des os. Chez les patients en souffrant, les scanners révèlent souvent la présence de morceaux de cartilage à l’intérieur de l’articulation du genou, s’étant détachés du tissu cartilagineux principal, ce qui crée une boucle de rétroaction qui accélère le processus. Actuellement, une intervention chirurgicale peut être pratiquée afin de retirer les débris et de « lisser » le cartilage restant, mais les résultats s’avèrent médiocres.

Si certaines approches expérimentales reposant sur l’injection de cellules souches, souvent issues du sang ou des tissus adipeux du patient, sont actuellement étudiées, la nouvelle étude s’est concentrée sur le liquide synovial, que l’on retrouve à l’intérieur des articulations.

Un liquide articulaire sain contient une molécule appelée complexe de lubrification, composée d’un squelette d’acide hyaluronique comportant des sous-unités duveteuses (lubricine), ainsi que des sous-unités lipidiques. Les sous-unités duveteuses se lient aux molécules d’eau et le complexe de lubrification dans son ensemble au cartilage, formant une couche aqueuse sur ce dernier qui réduit la friction lors des mouvements articulaires.

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Des premiers résultats spectaculaires

Dans le cadre de ces travaux publiés dans la revue Nature Biomedical Engineering, Chuanbin Mao et ses collègues de l’université de l’Oklahoma ont créé une version artificielle du complexe de lubrification en liant une autre molécule plumeuse appelée PAMPS et un substitut lipidique au même squelette d’acide hyaluronique. Appliqué à des morceaux de cartilage humain, ce complexe a réduit la friction lors de tests en laboratoire.

Les chercheurs ont également injecté la substance dans les articulations des pattes de rats souffrant d’arthrose précoce. Au bout de huit semaines, les articulations des rats semblaient proches de la normale lorsqu’observées au microscope, selon une échelle de classification de l’arthrose couramment utilisée. « Le cartilage semblait avoir repoussé », détaille Mao. « Nous avons découvert que la lubrification pouvait favoriser la régénération des tissus, ce qui était tout à fait nouveau. »

Pour l’équipe, la prochaine étape consistera à tester le fluide artificiel sur des animaux plus grands, dont les articulations s’avèrent proches de celles des humains.

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