L’Univers n’a de cesse de nous dévoiler certains de ses mystères. Ce fut notamment le cas en mars 2016, lorsque des astronomes dévoilaient le résultat de recherches effectuées grâce au télescope spatial Hubble, qui détecta une très lointaine et très ancienne galaxie. SooCurious vous explique cette trouvaille incroyable.

Hubble est un télescope spatial capable d’observer les objets célestes distants grâce à des imageurs et des spectroscopes dans l’infrarouge et dans l’ultraviolet. Or, lorsque l’on parle de l’Univers, il faut savoir que celui-ci est en perpétuelle expansion depuis sa création. Ainsi, toutes les galaxies s’éloignent constamment de la nôtre, la Voie lactée.

 

GN-z11

Pour observer des objets célestes distants, Hubble se fie à la longueur d’onde de la lumière qu’ils émettent. On évoque alors un « décalage » vers le rouge ou vers le bleu, ce qui signifie que le corps cosmique s’éloigne ou se rapproche de l’observateur. Grâce à des formules mathématiques, le « décalage » de la lumière émise par un objet devient une donnée quantifiable, ce qui permet d’évaluer des distances. Ainsi, pour la nouvelle galaxie détectée, GN-z11, le décalage vers le rouge est de 11,1 et les scientifiques en ont déduit une distance à notre planète de 13,4 milliards d’années-lumière.

GN-z11 se trouve en direction de la Grande Ourse. Surtout, pour son âge, elle apparait plus brillante qu’on ne l’aurait pensé, et c’est d’ailleurs cette luminosité élevée qui rend son observation relativement détaillée. Ainsi, les astronomes ont pointé les télescopes spatiaux Hubble et Spitzer sur cette galaxie éloignée et en ont déterminé sa taille, ou du moins celle qu’elle avait il y a 13,4 milliards d’années, et ils l’ont estimée à 1/25e de celle de la Voie lactée.

 

Le télescope spatial Hubble 

Telescope-Hubble

Si la masse totale des étoiles que contient GN-z11 n’est que d’un centième de celle de la Voie lactée, cette jeune galaxie produit une très grande quantité d’étoiles, soit environ 24 par an. Garth Illingworth, de l’université de Californie, comme beaucoup d’autres astronomes, a d’ailleurs été surpris de l’activité de GN-z11 : « C’est étonnant qu’une galaxie si massive ait existé seulement de 200 à 300 millions d’années après que les premières étoiles ont commencé à se former », explique-t-il. Et Marijn Franx, de l’université de Leiden, aux Pays-Bas, insiste même en ce sens : « Comme l’ont suggéré nos précédents travaux, des galaxies aussi brillantes ne devraient pas exister si tôt dans l’Univers. »

Opérationnel depuis 1990, le télescope spatial Hubble avait déjà permis d’observer de lointaines galaxies, la plus distante jusqu’alors étant située à 13,2 milliards d’années-lumière. GN-z11, elle, est à 13,4 milliards d’années-lumière et nous permet donc de l’observer telle qu’elle était environ 400 millions d’années après le Big Bang, soit « à un moment où l’Univers n’avait que 3 % de son âge actuel », selon Pascal Oesch, de l’université Yale, qui a dirigé ces recherches.

 

Une vue d’artiste du télescope spatial Spitzer 

Spitzer GN-z11-2

Ce nouveau record permet d’observer certaines des premières galaxies durant leurs prémices et offre un intérêt astronomique certain. Il faudra, en revanche, certainement attendre le télescope spatial James Webb, dont le lancement est prévu fin 2018. Il sera capable de sonder ces régions lointaines et pourra éclairer l’espèce humaine sur les étapes de la formation des premières étoiles et galaxies. Si l’Univers vous intéresse, découvrez également 21 faits sur l’espace qui vous feront réaliser l’insignifiance de l’Homme.

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