La lutte contre l’homophobie a encore beaucoup de chemin devant elle comme en témoigne le rapport 2017 de l’association SOS Homophobie avec une hausse de 19,5 % des témoignages d’actes homophobes ou transphobes en 2016.

 

Des actes homophobes en hausse en 2016

Comme chaque année, l’association SOS Homophobie publie son rapport sur l’homophobie, seul baromètre à proposer une réalité chiffrée sur ce phénomène qui touche encore la France et continue d’avancer. L’association a en effet enregistré pas moins de 1 575 témoignages d’actes homophobes ou transphobes, soit une hausse de 19,5 % par rapport à l’année dernière. Des agressions qui ont lieu en général dans l’espace public. En effet, ce que l’on pourrait qualifier de harcèlement se fait en revanche « au quotidien », en général commis par l’entourage familial ou dans la sphère professionnelle.

Il est important aussi de souligner l’augmentation d’actes transphobes qui ont eux doublé depuis 2016, probablement à cause de l’adoption d’une proposition de loi visant à démédicaliser le changement de sexe à l’état civil des personnes transgenres. La médiatisation du sujet pourrait donc avoir contribué à l’augmentation des actes ou des témoignages. Cette approche pourrait aussi s’appliquer à tous les actes homophobes puisque malgré la banalisation de l’homosexualité, que ce soit dans les médias ou la fiction, les victimes ont toujours beaucoup de mal à s’exprimer.

Malgré tout, depuis 2013 et l’adoption de la loi Taubira, deux tiers des personnes interrogées souhaitent le maintien de la loi selon un sondage IFOP. Cette même étude estimait que 63 % des français trouvaient qu’un couple avec des enfants « constituaient une famille » au regard ou non de leur orientation sexuelle ou de leur genre. Joël Deumier, président de l’association SOS Homophobie explique que « la majorité des Français fait en effet preuve d’ouverture, mais un discours minoritaire homophobe et bruyant persiste. »

 

Internet, vrai défouloir homophobe

Plus encore, le rapport précise l’importance de témoigner de ces actes, une prise de conscience étant impossible sans cela. Ainsi, l’association rappelle le refus des forces de police d’enregistrer certaines plaintes, tentant souvent de minimiser les actes violents mais surtout les paroles homophobes malgré les sanctions existantes contre celles-ci. Internet fait également son entrée dans la liste des espaces les plus homophobes. Le rapport résume tout simplement « qu’internet est un défouloir », avec Twitter en tête. L’association réclame donc plus de modération sur ces plateformes, précisant que « Quand vous êtes jeune, gay et sans accès à d’autres sources d’information, vous pouvez facilement vous sentir isolé ».

Le rapport est disponible dans son intégralité sur le site de l’association SOS Homophobie. Il est également possible de témoigner d’actes dont vous avez été victime ou témoins par téléphone ou tout simplement en remplissant un formulaire directement sur le site.

Pour rappel, « le taux de prévalence de risque suicidaire est de 3-4 % dans la population globale, alors qu’il est de 12-13 % chez les personnes LGBT », expliquait Nicolas Rividi, porte-parole de l’Inter-LGBT, au Huffington Post en 2015. 

SOS Homophobie, déjà présent à la Gay Pride en 2006
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