Les humains via Shutterstock

Pourquoi l’Homme est-il l’Homme ? Pourquoi sommes-nous différents d’autres espèces qui peuplent la Terre ? Quelles sont les différences fondamentales qui nous ont permis d’être l’être vivant le plus développé ? En se basant sur des études, sur des faits, ainsi que sur notre passé, découvrez ces petites choses qui font de l’Homme un être unique.

Plus le temps passe, plus les études, les recherches sont réalisées et plus nous nous apercevons que certains traits de notre comportement se retrouvent chez d’autres parents proches (comme les chimpanzés ou les bonobos). Pourtant, l’être humain est unique, exceptionnel. Semblable à aucun autre animal sur Terre, son comportement est aussi extraordinaire que curieux. « Evidemment, nous avons des similitudes, explique Ian Tattersall, paléontologue au Musée américain d’histoire naturelle à New York. Nous avons des similitudes avec tout le reste de la nature… Il serait étonnant de ne pas en avoir, mais nous avons appris à regarder les différences. » Pourquoi sommes-nous ici, alors que beaucoup de nos ancêtres se sont éteints ? Pourquoi nous, l’espèce humaine, avons-nous évolué et survécu ? Voici, une brique d’informations qui pourrait nous éclairer sur le sujet.

 

Un cerveau qui a évolué et grandi 

Trois cranes via Shutterstock

Les humains et chimpanzés ont divergé d’un ancêtre commun il y a 6 millions d’années. Grâce aux fossiles, on peut voir comment nous avons évolué. Des arbres, nous avons commencé à marcher, et à vivre en grand groupe. Nos cerveaux aussi ont évolué et sont devenus plus gros. Physiquement, nous sommes juste une autre espèce de primate, mais notre cerveau fait la différence, il est inhabituellement plus grand. Il semble que nous devons nos capacités à nos raisonnements complexes que l’on réalise grâce à notre cerveau. Nous devons donc notre survie à celui-ci.
Quand nous – Homo sapiens – sommes apparus il y a environ 200 000 ans, nous n’étions pas seuls sur Terre. Nous avons partagé la planète avec au moins quatre autres cousins ​​verticaux : les Néandertaliens, les Denisovans, les « hobbits » Homo floresiensis et un quatrième mystérieux groupe.

 

Communiquer 

La communication via Shutterstock

Il y a 100 000 ans, notre technologie (sous forme d’outils) était très similaire à celle de l’homme de Néandertal. Mais il y a 80 000 ans, quelque chose a changé. Les Homo sapiens ont commencé à changer, ont adopté un comportement plus sophistiqué, devenu la norme. Nous, Homo sapiens, avons commencé à créer des artefacts culturels.

Les outils de pierre sont devenus plus complexes. Un étude suggère que c’est cette nouvelle manière d’appréhender nos objets, cette innovation technologique qui nous a poussés à migrer hors du continent africain. En attribuant des valeurs symboliques aux objets, nous avons créé l’art. Les autres hominidés ne semblent pas nous avoir suivis sur ce point, ou en tout cas pas à la même échelle.

Dès lors, notre capacité à apprendre des langues s’était progressivement activée, explique Tattersall. Nous avons commencé avec des symboles, pour représenter le monde qui nous entourait. Avant de dire un mot, votre cerveau doit s’en faire une représentation symbolique de ce qu’il signifie…. Eh bien, ces symboles mentaux ont finalement conduit à la langue dans toute sa complexité. D’après Tattersall, c’est notre capacité à traiter l’information et à la communiquer qui est vraiment la principale raison de notre survie. On ne saurait dire avec exactitude quand la parole a évolué ou comment. Mais il est probable qu’elle ait été poussée par un autre trait humain : nos compétences sociales.

 

Coopérer et s’entraider

L’entraide via Shutterstock

Des études comparatives entre humains et chimpanzés ont démontré la capacité innée de l’Homme à aider. En effet, il semble que les enfants (avant d’être influencés par les normes sociales) sont davantage susceptibles d’aider. Ils peuvent même arrêter complètement leur activité pour aider spontanément sans qu’on ne leur demande. Leur sens de l’équité est aussi déjà développé dès l’enfance. Les chercheurs disent avoir déjà observé ce type de comportement entre chimpanzés, partageant de la nourriture sans contrepartie… ou en tout cas semble-t-il. Michael Tomasello, de l’Institut Planck, en Allemagne, explique que les chimpanzés ne coopèrent en réalité que s’il y a quelque chose en retour. « Les êtres humains le font aussi, mais en plus ils se soucient de ce que leur partenaire obtient. Dans certaines expériences, nous avons des enfants de 14-18 mois qui semblent attendre de leur partenaire une collaboration à certains égards, chose que les chimpanzés ne font pas. »

Nos enfants sont bien moins sélectifs sur ce qu’ils partagent et avec qui. Les chimpanzés eux, au contraire, ne partagent qu’avec des parents proches ou avec des partenaires potentiels. Les enfants (humains) sont « proactifs » d’après Felix Warneken de l’université Harvard à Cambridge, Etats-Unis. Ils peuvent se contenter d’indices très subtils pour comprendre que quelqu’un a besoin d’aide. Or, les chimpanzés ont besoin de plus d’encouragement, ils sont plutôt « réactifs ». D’après Tomasello, quelque chose s’est passé dans notre évolution pour rendre les humains aussi dépendants les uns des autres. La survie serait une des meilleures hypothèses. Notre cerveau évoluant et grossissant nous aurions eu besoin de plus de nutriments, et donc nous aurions collaboré pour la chasse.

 

Comprendre l’autre

Un bébé via Shutterstock

Nos compétences de coopérations sont aussi étroitement liées à notre capacité à comprendre l’autre. Nous comprenons ce que les autres individus pensent et nous pouvons même nous rendre compte que l’autre éprouve un état différent du notre. Le test Sally-Anne est une expérience permettant de tester ces capacités chez les très jeunes enfants. L’expérience se déroule ainsi : deux marionnettes Sally et Anne sont présentées aux enfants. Sally dispose d’un panier, et Anne d’une boite, Sally et Anne ont des billes à disposition. Sally prend une bille et la dépose dans son panier. Puis, Sally quitte la scène. En son absence, Anne sort la bille du panier de Sally et la cache dans sa boite. Sally réapparaît alors et l’on pose à chaque enfant la question : « Où Sally va-t-elle chercher sa bille ? »

Les enfants témoins de la scène, doivent alors répondre selon le point de vue de Sally et dire « dans le panier de Sally », pour « réussir » le test. Ainsi, l’expérience prouve que l’enfant est capable de comprendre comment pense autrui, les enfants admettent donc que Sally a son propre point de vue. S’ils se fient alors seulement à son point de vue, les enfants auront tendance à répondre que Sally pense que la bille a été déplacée. Au contraire, les chimpanzés, eux, ne comprennent pas ce que l’autre pense mais se fient à ce qu’ils savent et voient des autres. Nous ne sommes pas les seules créatures à comprendre les autres et leurs intentions, mais d’après Katja Karg, de l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutionniste, « nous sommes certainement uniques sur la façon dont nous raisonnons sur les états mentaux d’autrui ».

 

Transmettre et évoluer

A l’école via Shutterstock

« Nous relions nos esprits de construction de scénarios dans de plus grands réseaux de connaissances. » C’est ce qui nous aide à accumuler des informations à travers de nombreuses générations. Grâce à la communication, nous sommes capables de mettre au point des technologies toujours plus performantes, et un savoir-faire très haut point. Nous n’agissons finalement pas si différemment d’autres espèces, comme lorsque nous faisons des guerres, mais nous le faisons simplement à une échelle sans précédent.

Suddendorf explique que ce sont précisément les changements graduels qui nous rendent extraordinaires, conduisant à créer « différentes possibilités de penser ». Nous sommes les seules créatures qui tentons de comprendre d’où nous venons. Nous scrutons loin dans le temps, dans l’avenir, que n’importe quel animal ne pourrait le faire. Nous pensons différemment de n’importe quel autre animal sur Terre.

 

L’Homme est fascinant. Après s’être façonné durant des milliers d’années, il a su s’imposer comme une espèce incroyable, doté de quelques petites différences qui lui ont permis de survivre sur Terre. Ce petit retour sur nos origines nous a fait grand bien. On espère surtout que l’Homme saura voir la chance qu’il a d’être ce qu’il est et qu’il pourra s’en servir à bon escient. Et vous, êtes-vous fier d’être humain ou pensez-vous qu’il reste encore beaucoup à corriger pour être totalement fier de l’humanité ?

 

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