Des décennies avant les gros blockbusters que l’on connaît actuellement, les années 30 étaient considérées comme l’âge d’or d’Hollywood. Suite à la révolution du cinéma parlant, ce dernier allait découvrir pour la première fois la couleur, changeant l’histoire du cinéma à tout jamais. Au milieu de tout ça, des chefs-d’oeuvre ponctuent la décennie jusqu’à ce que cette dernière se termine par deux des plus grands films de l’histoire.

 

Après les premiers coups d’effroi des années 20 avec Nosferatu, le cinéma d’horreur s’impose dans les années 30. Grâce aux avancées technologiques, les films intègrent des effets spéciaux qui rendent les visuels plus réalistes et des effets sonores qui immergent les spectateurs dans l’action. Dans le genre de l’horreur, c’est ce qu’on appelle l’époque des Universal Monsters (car produits par Universal Pictures), qui décolle véritablement avec Dracula, magnifiquement interprété par Bela Lugosi en 1931, qui deviendra le personnage d’horreur le plus reconnu à travers le monde. La même année, l’autre géant du genre arrive avec Frankenstein. Boris Karloff dans le rôle principal incarne le monstre à la perfection, à tel point que le visage de Karloff du film est devenu le visage de Frankenstein dans la culture populaire. L’année suivante, Karloff frappe un second coup avec La Momie.

 

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Si l’horreur au cinéma prend sa source dans la littérature du XIXe siècle, l’époque historique a aussi inspiré un nouveau genre : les films de gangsters. Alors que la Prohibition vit ses dernières heures, les premières grandes figures du crime organisé font la une des journaux depuis des années. Les films des années 30 reflètent le manque de confiance des citoyens dans les forces de l’ordre souvent corrompues. Certainement l’un des plus importants est L’Ennemi public, sorti en 1931 et réalisé par William A. Wellman. On y suit les péripéties de deux amis rejoignant les rangs du crime organisé suite à la Prohibition. Lorsque l’un des deux se fait tuer, l’autre cherche à le venger, mais ce n’est pas forcément pour cela qu’il y parviendra.

Entre l’horreur et les gangsters, le besoin d’évasion se fait sentir. Arrive en 1933 l’un des films qui va marquer un tournant dans l’histoire du cinéma : King Kong. Mélangeant le fantastique et l’aventure, le mystère et l’action, le film de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack fascine toute une génération et influencera des centaines de réalisateurs par la suite en plus de devenir le plus grand succès de l’histoire au box-office de l’époque. Avant de surprendre et d’impressionner les foules avec le gorille géant, le film nous fait suivre le projet fou de Carl Denham, un réalisateur qui souhaite tourner son prochain film sur une île mystérieuse que l’équipage du SS Venture ne pourra atteindre qu’en suivant les indications d’une vieille carte. À bord, la jeune actrice Ann Darrow va se retrouver être la belle de la bête qu’est King Kong et finira par causer sa perte.

 

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Pour rêver, mais sans se faire dévorer par un gorille géant, c’est vers le premier chef-d’oeuvre du studio d’animation Disney qu’il fallait se tourner : Blanche-Neige et les Sept Nains réalisé en 1937. D’origine germanique, le conte fut popularisé par les frères Grimm à partir de 1812 et fut le premier succès de Walt Disney pour lequel il récoltera un Oscar d’honneur. Pas étonnant puisque ce fut le premier long métrage d’animation en couleurs et marque le commencement du cinéma d’animation en général. C’est également avec Blanche-Neige que sort la première bande-son de film disponible dans le commerce ! Un projet ambitieux ayant pris quatre ans de travail, mais ayant résulté dans deux révolutions dans l’histoire du cinéma.

Et justement, l’histoire du cinéma n’allait pas devoir attendre longtemps avant de connaître ses plus grands titres. 1939 est souvent considérée comme la grande année du cinéma. Au lieu de nominer cinq titres pour Meilleur film aux Oscars, l’organisation décide de déroger exceptionnellement à la règle et d’en choisir dix, tellement 1939 avait été bénie par une succession de chefs-d’oeuvre. Parmi eux, l’inoubliable Autant en emporte le vent de Victor Fleming, d’après le roman de Margaret Mitchell paru trois ans plus tôt. Parler de légende est presque diminuer l’impact du film. Au total, huit Oscars et trois milliards et demi de dollars de recettes pour le plus gros succès de toute l’histoire du cinéma. Tout aussi mémorable et réalisé la même année par le même réalisateur : Le Magicien d’Oz.

 

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Les années 30 ont définitivement rehaussé le niveau du septième art, le faisant atteindre des nouveaux sommets avec des chefs-d’oeuvre qui continuent d’influencer les artistes d’aujourd’hui et qui sont encore rigoureusement étudiés en écoles de cinéma. Une succession de révolutions cinématographiques et de films légendaires, c’est la meilleure façon de résumer l’ambiance du cinéma, du Dracula de 1931 à Autant en emporte le vent de 1939.

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