A l’heure du réchauffement climatique et d’une détérioration toujours plus grande de la planète, certains lieux du globe sont érigés en modèles. D’autres, au contraire, sont pointés du doigt, en tristes symboles d’une pollution qui semble inaltérable. C’est le cas par exemple du Citarum, un fleuve d’Indonésie considéré comme l’un des plus pollués au monde. SooCurious vous présente ce cours d’eau désolant, mais dont le sauvetage est encore possible.

Le Citarum avait pourtant tout pour être l’un des plus beaux fleuves du monde. Situé sur la magnifique île de Java, en Indonésie, il prend sa source au sud de la péninsule, au mont Wayang, et se jette dans la mer de Java. Mais depuis l’industrialisation du pays, il est tout simplement devenu l’une des plus grandes décharges à ciel ouvert du globe.

 

Le Citarum est l’un des fleuves les plus pollués du monde : 

Long de 297 km, le Citarum alimente les villes de Bandung et de Djakarta en hydroélectricité et on compte 15 millions d’Indonésiens vivant sur ses berges. C’est d’ailleurs cette forte concentration de population et le développement anarchique des industries du pays qui ont entraîné sa détérioration fulgurante. En l’absence de traitement des eaux usées ou d’une règlementation adéquate, le Citarum s’est progressivement recouvert de millions de déchets, déversés par les habitants de ses rives et par les industries textiles qui jonchent son parcours. Ainsi, selon le gouvernement indonésien, 1500 usines répandraient quotidiennement 280 tonnes de déchets toxiques dans le fleuve.

 

Désormais, « la rivière de l’indigo », telle que l’appellent les Indonésiens, est si polluée qu’elle ne peut plus remplir ses fonctions élémentaires. Un problème vital, tant le fleuve est essentiel aux habitants de la région. Ceux-ci, qui s’y baignent, s’y lavent ou y cuisinent quotidiennement, subissent de plein fouet cette pollution désastreuse. D’autant plus que le cours d’eau assure l’irrigation de plus de 420 000 hectares de terres agricoles et que ces cultures pâtissent directement de sa dégradation : la production de riz serait par exemple réduite de 50 % à cause de la pollution du Citarum.

Fort heureusement, le sort du Citarum n’est pourtant pas encore scellé. Conscient de l’extrême pollution du fleuve et des répercussions de celle-ci sur l’environnement et la population, le gouvernement a déjà pris le taureau par les cornes. Après avoir déclaré certaines parcelles du cours d’eau comme zones protégées, l’Etat a également lancé, en 2010, un immense chantier de réhabilitation du Citarum. Un plan de 3,5 milliards de dollars sur 15 ans qui laisse entrevoir une dépollution à long terme. D’autant plus lorsqu’on sait que d’autres fleuves asiatiques ont déjà pu être traités en ce sens.


Le cas du Citarum est un symbole à part entière. L’emblème d’une pollution grandissante, résultante directe des activités humaines incontrôlées. Mais le fleuve pourrait devenir plus que cela. Si sa dépollution réussissait, il pourrait se transformer en une icône. Celle d’un monde qui change et d’une humanité prête à défaire ce qu’elle a si mal fait. Si le sujet vous intéresse, découvrez également 15 faits alarmants qui prouvent l’impact dévastateur de l’activité humaine sur la nature. Pensez-vous que l’Homme soit capable de faire machine arrière et de guérir son environnement ou estimez-vous, au contraire, que le mal est fait et qu’il faut désormais se concentrer à ne pas aggraver le phénomène ?

 

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