Un homme allongé sur son canapé via Shutterstock

C’est bien connu : nous ne sommes pas tous égaux face à la maladie. Par exemple, certaines personnes sont prédisposées à être diabétiques et d’autres obèses. Ainsi, même la paresse ne serait pas le fruit de notre mode de vie. En effet, une étude de l’université d’Oxford vient de démontrer qu’il y a une raison neurologique à la fainéantise. SooCurious vous explique ce qu’il en est.

La paresse, c’est dans les neurones ? L’université britannique d’Oxford a mené une étude sur un groupe de jeunes gens. D’un côté, ceux qui semblaient être motivés et de l’autre, ceux qui avaient l’air apathiques. Les scientifiques ont remarqué des différences dans leur cerveau en observant attentivement leur IRM.

Les participants devaient jouer à un jeu de prise de décision en répondant à un questionnaire. Il consistait à accepter une offre en fonction de sa récompense. Résultat : les personnes identifiées comme paresseuses avaient moins tendance à accepter une offre lorsque cela nécessitait de réaliser des efforts, même si la récompense en valait la peine. Par ailleurs, les chercheurs se sont aperçus que le cortex prémoteur (qui participe à la planification d’un mouvement) des sujets nonchalants était beaucoup plus en activité que chez les personnes les plus motivées lorsqu’ils avaient décidé d’accepter une offre.

« Nous avons pensé que c’est peut-être parce que leur structure du cerveau est moins efficace, qu’il nécessite donc plus d’efforts pour prendre une décision », a déclaré Masud Husain, professeur de neurologie et de neurosciences cognitives à l’université d’Oxford. Et d’expliquer : « Le cerveau utilise environ un cinquième de l’énergie que vous brûlez chaque jour. Si cela nécessite plus d’énergie pour planifier une action, il devient alors plus difficile pour les gens apathiques d’agir. Leur cerveau doit faire plus d’efforts. »

Une enquête plus approfondie confirme cette théorie : les personnes passives ont des liens moins efficaces entre le cortex cingulaire antérieur (partie du cerveau impliquée dans la prise de décisions et l’anticipation de récompenses) et l’aire motrice supplémentaire (partie du cerveau qui aide à contrôler le mouvement). En d’autres termes : l’inefficacité de la connexion neurale expliquerait la paresse des flemmards. Ainsi, de nouvelles études à paraître prochainement pourraient dévoiler les origines neurologiques de l’apathie extrême de la maladie d’Alzheimer.

Une autre étude, publiée en avril 2013 dans « American Journal of Psychology », fait pour sa part la lumière sur les causes génétiques de la fainéantise. Les chercheurs de l’University of Missouri College of Veterinary Medicine ont placé une cinquantaine de rats (mâles et femelles) dans une cage équipée d’une roue tournante. Après six jours d’observation, ils ont sélectionné et placé les 26 rongeurs les plus actifs dans une cage à part et les 26 plus paresseux dans une autre cage. Les résultats indiquent que les descendants des rats actifs étaient dix fois plus motivés à courir dans une roue que les progénitures des rongeurs fainéants. En comparant l’ADN et les cellules musculaires de ces deux groupes de rats, ils ont détecté une différence au niveau des gènes.

Ces révélations sur les origines de la paresse sont vraiment surprenantes. Elles déconstruisent les idées reçues sur les gens apathiques souvent pointés du doigt par les plus actifs. Par conséquent, ce genre d’études nous pousse à nous informer au lieu de juger naïvement les attitudes des uns et des autres. Si ce genre d’études vous intéresse, découvrez celle-ci qui remet en cause les bienfaits du sport sur le corps. A votre avis, pourquoi l’opinion publique a-t-elle tendance à fustiger les plus paresseux d’entre nous ?

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