Le marché du cuir mondial pèse 90 milliards d’euros. Pourtant, les défenseurs de la cause animale sont en train de faire bouger les choses. Emergent alors des tanneurs vegan, qui abandonnent le cuir pour d’autres matières plus respectueuses de nos amies les bêtes.

Nous sommes loin d’un mouvement alternatif destiné à épargner les animaux soumis à la cruauté pour notre propre plaisir. Sous la pression des associations de défense des animaux, les plus grandes marques de vêtements, de chaussures et de sacs (Esprit, Dr. Martens…) trouvent de nouvelles solutions pour proposer vestes et bottes de cuir vegan : fabriqué à partir de plantes et de plastique recyclé (Stella McCartney), il présente des caractéristiques techniques et esthétiques similaires au cuir classique.

Si le look des années 1980 est de retour et le simili cuir à la mode, exit le PVC et les vinyles trop polluants et chargés d’additifs. Les microfibres de polyuréthane sont plus souples, plus durables et moins irritantes. Les recherches se multiplient pour trouver des alternatives sans hydrocarbures. Ainsi, il est désormais possible de trouver des produits de maroquinerie et des vêtements fabriqués en Muskin, un tissu à la douceur incomparable développé par la société italienne Grado Zero Espace à partir du chapeau des champignons.

Autre solution végétale, le Pinatex, conçue par la designer espagnole Carmen Hojisa. L’huile des feuilles d’ananas est extraite par dégommage, puis ces dernières sont assemblées sans tissage, donnant naissance à une matière comparable au feutre. Le varech ou encore le liège sont également mis à contribution pour sauver la peau des animaux dans le milieu de la mode.

La solution ultime n’est cependant pas dans les matières végétales. L’idéal ? Un cuir sans pétrole, sans matière animale et sans plante, mais qui conserve les propriétés d’une véritable peau. C’est possible, et la start-up Modern Meadow, implantée à New York, le prouve : modifiant l’ADN de cellules animales, elle obtient des fibres riches en collagène qui forment un tissu pouvant être tanné comme une vraie peau. Avec les 40 millions de dollars levés pour lancer la commercialisation, elle pourrait même parvenir à créer des cuirs transparents.

Et les associations de protection des animaux approuvent. L’ONG Pour une Ethique dans le Traitement des Animaux (PETA) a créé son propre label : Peta vegan approved. Yvonne Taylor, responsable des projets d’entreprise pour Peta Royaume-Uni, explique : « Tout le monde y gagne. Les fabricants ont moins de pertes, donc un meilleur rendement. Quant aux clients, ils disposent de produits plus résistants. »

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