Parmi les animaux d’élevage, les lapins comptent parmi ceux qui souffrent le plus de conditions de vie déplorables. Évoluant derrière les barreaux de cages, ils passent leur vie emprisonnés et sont très souvent victimes de stress et de blessures. Le Parlement européen a donc décidé d’agir en annonçant vouloir mettre fin à l’élevage des lapins en cage. 

 

Que vivent au quotidien les lapins maintenus en cage ?

Comme de nombreux autres animaux, la majorité des lapins élevés en Europe le sont dans des cages. Il s’agit d’ailleurs de l’animal le plus détenu de cette manière sur le continent avec 99 % d’entre eux qui passent leur vie emprisonnés. Cependant, cette manière d’élever les animaux est néfaste à leur bien-être. Enfermés de leur naissance jusqu’à leur abattage, les lapins souffrent car ils ne peuvent se déplacer librement, se mettre debout sur leurs pattes arrière, bondir, creuser ou même ronger.

Léopoldine Charbonneaux, directrice de l’ONG CIWF France souligne d’ailleurs dans une vaste campagne de sensibilisation qu’élever des lapins en batterie est mauvais pour leur développement mais que cela engendre également du stress et des blessures chez les animaux. Enfin, les lapins sont gavés d’antibiotiques. Des habitudes contre lesquelles le Parlement européen a décidé de réagir, notamment l’élu allemand Stefan Eck.

 

Quelles mesures le Parlement souhaite-il mettre en place avec la nouvelle législation ?

Stefan Eck, instigateur de cette résolution, s’est exprimé en rappelant qu’il « existe des normes réglementaires pour protéger les porcs, les veaux, les poules pondeuses ou les poulets de chair. Mais pas une seule ne concerne la protection des lapins ». Hormis l’Autriche, la Belgique, l’Allemagne et le Royaume-Uni, aucun pays européen ne possède de législation propre à l’élevage des lapins en batterie.

La nouvelle législation, que le Parlement souhaiterait mettre en place, inviterait entre autres les éleveurs à limiter l’usage des médicaments. Mais son objectif premier est de faire disparaître l’élevage en cage pour le remplacer par d’autres solutions plus appropriées comme les parcs, « qui prévoient un espace suffisant par lapin, et dans lesquels les lapins peuvent être élevés en groupes ». Si un éleveur choisit d’abandonner l’élevage en cage pour une autre manière, le texte indique qu’il recevra un soutien dans le cadre de la politique agricole commune.

 

Des conditions inhumaines pour une faible consommation

Le projet est déjà à saluer selon Léopoldine Charbonneaux. « C’est une victoire formidable, un changement de paradigme. Ce combat était difficile car les lapins sont souvent associés aux clapiers. Mais les cages sont bien pires. Nous nous réjouissons que le texte parle de leur fin progressive et non de leur aménagement ». Toutefois, il rappelle également à la commission européenne que l’élevage de lapins n’est qu’un grain de sable à l’échelle européenne de la consommation de viande.

Deuxième plus gros producteur de viande de lapin au monde, l’Europe n’en consomme pourtant que très peu. En France, 55 000 tonnes de viande de lapin sont consommées chaque année, ce qui ne représente que 1 % de la viande engloutie annuellement par la population. Selon Stefan Eck, ce chiffre serait justifié par les souffrances que subissent les animaux et qui sont de plus en plus mises en lumière.

Toutefois, le Parlement ne veut pas que les solutions envisagées comme le système de parcs ne se mette en place trop vite. Ce dernier n’est pas encore abouti et le parlement veut avant tout mettre en avant le bien-être animal. Si aucune date n’a encore été fixée, les conditions de vie des lapins d’élevage vont s’améliorer dans les années à venir et peut-être pousser les consommateurs à se tourner vers cette viande encore peu appréciée.

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