Des scientifiques ont trouvé un moyen pour vous permettre de communiquer rien qu’avec le mouvement de vos pupilles. Une trouvaille qui pourra servir, dans un premier temps, à communiquer avec les personnes atteintes de grave paralysie ou du syndrome d’enfermement.

Le syndrome d’enfermement est un état physiologique accablant dans lequel les patients sont conscients, voient tout, entendent tout, mais ne peuvent pas bouger ou parler à cause d’une paralysie totale. Certains patients ont néanmoins la possibilité de bouger leurs paupières et parfois les yeux, notamment les pupilles. C’est justement ce qui nous intéresse ici puisque des scientifiques ont découvert un moyen de faciliter la communication entre les malades et les autres personnes.

Nous savons déjà que les pupilles se contractent et se rétractent selon plusieurs facteurs comme la lumière du soleil, l’excitation et même l’effort mental. Wolfgang Einhauser, neurophysicien à l’Université Philipps de Marbourg en Allemagne, a collaboré avec Steven Laureys, membre du Coma Science Group au Centre Hospitalier Universitaire de Liège en Belgique, pour travailler sur l’hypothèse que ces mouvements de la pupille pourraient être utilisés par les patients pour exprimer un choix lorsqu’on leur pose des questions. Les précédentes techniques utilisées pour communiquer, comme l’électroencéphalogramme, sont coûteux et longs à mettre en place.

Pour tester cette hypothèse, les médecins ont placé un échantillon de personnes saines devant une caméra reliée à un ordinateur portable pour étudier le comportement de la pupille pendant une série de question. Les personnes ont chacune eu à répondre à des questions où la réponse devait être « oui » ou « non » ou devaient observer et essayer de résoudre un problème mathématique. Si la réponse est « oui », les pupilles deviennent plus grandes lorsque le problème est affiché après le mot « oui. »

Ensuite, sept patients atteints du syndrome d’enfermement ont dû répondre à des questions par « oui » ou par « non », accompagné de six autres personnes non-atteintes de ce syndrome. Pour les cobayes sains, le taux de réussite oscillait entre 84% et 99%. Sur les sept patients atteints de ce syndrome, pour trois d’entre eux, l’ordinateur a fait des estimations correctes de réponses dans 67% à 84% des cas.

L’expérience a également été tentée sur des personnes cérébralement déficientes. Il n’y a eu qu’un seul patient sur quatre à avoir donné des résultats concluants. Celui-ci a même montré des signes d’activité cérébrale lorsqu’on lui a demandé de résoudre un calcul. Ses pupilles s’activaient, signe qu’il était effectivement en plein effort de calcul.

C’est une découverte qui pourra révolutionner l’approche qu’ont les médecins et les proches de personnes atteintes de ce genre d’états physiques. Un nouveau moyen de communication, c’est toujours mieux que rien !

Ce qui est intéressant, c’est qu’à terme on pourra certainement utiliser cette nouvelle méthode pour communiquer dans la vie de tous les jours grâce à l’évolution des recherches et des technologies. Ça ne vous plairait pas de pouvoir discuter avec quelqu’un rien qu’avec les yeux ?

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