Depuis 2016, le centre de recherche botanique des Kew Gardens en Grande-Bretagne a décidé de recenser toutes les plantes possédant des vertus médicinales. Grande nouvelle : pour 2017, les scientifiques ont dénombré 28 187 plantes thérapeutiques contre 17 810 l’année dernière.

UN ÉTAT DES LIEUX DES PLANTES MONDIALES

Pour la deuxième année consécutive, le centre de recherche botanique des Kew Gardens a publié son rapport « État des lieux des plantes mondiales ». S’appuyant notamment sur plus d’une centaine de pharmacopées (c’est-à-dire les ouvrages encyclopédiques recensant les plantes à usage thérapeutique), mais aussi sur des publications scientifiques ou des législations sanitaires, le rapport 2017 recense 28 187 plantes aux propriétés médicinales soit un chiffre en hausse de 59 % par rapport à 2016.

Parmi les plus de 10 000 nouvelles plantes recensées, plusieurs centaines d’entre elles pourraient être utilisées pour soigner les démences, le diabète ou encore la malaria. Les chercheurs derrière cette étude regrettent tout de même que malgré le nombre important de ces plantes et leur potentiel dans les soins, celles-ci ne connaissent qu’un faible intérêt dans le monde scientifique. Ils déplorent notamment que « moins de 16 % des espèces utilisées dans les remèdes sont citées dans des publications médicales ».

UNE TRADITION À LA MODE ?

L’utilisation des plantes en médecine n’est pas une nouveauté, au contraire. Certaines régions du monde, à l’image de l’Afrique, de l’Asie ou de l’Amérique du Sud, ont une véritable tradition de la phytothérapie (la médecine fondée sur les extraits de plantes et les principes actifs naturels). Ce qu’on remarque tout de même, c’est un certain engouement contemporain pour ces pratiques ancestrales. En Chine notamment, les autorités prévoient même de fusionner médecine moderne et médecine traditionnelle dans leur système public de santé.

Mais les pays occidentaux montrent aussi un grand intérêt pour la médecine par les plantes. D’après le rapport, ce sont près de 90 % des Allemands qui utiliseraient déjà des médicaments à base de plantes. Signe de cet engouement les pharmacopées européennes, intègrent de plus en plus de plantes issues des médecines traditionnelles chinoises ou indiennes.

UNE PRATIQUE QUI N’EST PAS SANS RISQUE

Si le rapport montre l’intérêt de très nombreuses plantes dans la pratique de la médecine, il souligne aussi certains risques qui peuvent accompagner ces plantes. Les scientifiques mettent en garde notamment autours de la question de l’appellation commerciale des plantes. Le nom commercial « ginseng » par exemple recouvre 15 espèces différentes ayant chacune leurs propriétés thérapeutiques. Et une confusion entre deux plantes peut avoir de graves conséquences. Depuis 2003, des centaines de patients belges doivent se faire dialyser à vie suite à la confusion de leur clinique entre deux plantes chinoises ayant le même nom commun.

Derrière ces risques, reste avant tout un énorme potentiel pour la médecine. Un potentiel qui est mis directement en danger par la diminution de la biodiversité causée notamment par le réchauffement climatique et la déforestation. Chaque jour des espèces végétales disparaissent, et avec elles, leur potentiel d’utilisation à des fins médicinales. Parmi les 28.187 plantes aux vertus thérapeutiques recensées cette année, 1.280 seraient protégées par la CITES, la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction.

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