On ne tarit pas d’éloges sur la technologie CRISPR, dite de l’édition du génome. Après avoir significativement combattu plusieurs formes de cancers humains chez des souris, elle a servi à deux équipes de chercheurs de l’Université Temple et l’Université de Pittsburgh, qui ont réussi à éliminer toute trace du virus VIH du génome d’un animal vivant grâce à cette technologie révolutionnaire.

Le VIH éliminé des cellules infectées de l’animal

Le virus du SIDA n’a pas fini de donner du fil à retordre aux chercheurs du monde entier, qui se dévouent corps et âme depuis près de 40 ans afin de trouver un vaccin, alors que celui-ci continue de se propager à travers le monde. Si les méthodes classiques s’avèrent inefficaces, la technologie CRISPR a dévoilé des résultats prometteurs, et a démontré que la reproduction du VIH peut être stoppée et le virus éliminé des cellules infectées d’un animal.

Qu’est-ce que la technologie CRISPR ?

La technologie CRISPR repose sur un système naturel utilisé par les bactéries pour se protéger des infections virales. Quand une bactérie repère un ADN viral, elle produit un premier ARN, une séquence ADN à une hélice, qui correspond à celui du virus envahisseur, avant de s’associer à une autre séquence ARN. Une fois réunies, elles forment l’enzyme CAS9, qui permet de découper l’ADN viral ciblé, puis de l’éliminer. Quant à la technologie CRISPR, elle permet de cibler une séquence ADN bien précise et de la programmer. Associée à l’enzyme CAS9, c’est une aubaine pour un grand nombre de maladies génétiques incurables et, semble-t-il, pour le sida.

Dans cette vidéo sous-titrée, apprenez tout sur l’édition génétique et sur cette technologie révolutionnaire :

Prochains essais sur des primates

Si les chercheurs ont démontré la possibilité d’éliminer le virus du SIDA dans l’organisme d’animaux, et donc potentiellement chez les êtres humains, il n’en résulte pas pour autant un traitement efficace pour l’homme. « Nous avons confirmé les données de nos précédents travaux et avons amélioré l’efficacité de notre stratégie d’édition de gène. Cette stratégie est efficace sur deux nouvelles versions de souris, l’une ayant une infection aiguë dans ses cellules de souris et l’autre une infection chronique ou latente dans des cellules humaines. » a précisé Wenhui Hu, un des chercheurs de l’étude.

Ainsi, si une application sur l’homme n’est pas du tout d’actualité, la prochaine étape « serait de répéter l’étude sur des primates. Un animal plus adapté où les infections VIH impliquent des maladies, dans le but de démontrer l’élimination du virus. Notre but final éventuel serait un test clinique sur des patients humains. ».

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