Le Vasalgel, testé sur des singes, empêcherait les spermatozoïdes de sortir des testicules, et donc d’aller féconder un ovule contre le gré des partenaires. Une simple injection est nécessaire, sans intervention chirurgicale. Les hommes possèderaient enfin un véritable contraceptif, évitant de passer par la vasectomie.

C’est vrai, les hommes possèdent déjà un contraceptif : la vasectomie. Mais il est un peu violent, et surtout définitif. Il s’agit en effet d’une opération chirurgicale visant à couper ou obstruer les canaux déférents, c’est-à-dire qui transportent les spermatozoïdes à la sortie des testicules. Plus question de changer d’avis par la suite car l’opération est irréversible.

Le recours au Vasalgel est plus doux : il s’agit d’une simple injection d’un gel de polymères dans le canal déférent. Le principe est donc le même que la vasectomie, mais l’homme garde la possibilité de se raviser. Une nouvelle injection permet d’éliminer le polymère et de libérer les spermatozoïdes. Cependant, il faut noter que la réversibilité n’a été testée que sur des lapins, auxquels on a injecté du bicarbonate de sodium pour évacuer le gel. Ces résultats, ajoutés à d’autres effectués antérieurement, ont permis de lancer la préparation d’essais cliniques.

L’étude, publiée dans le Basic and Clinical Andrology, s’est déroulée au California National Primate Research Center. Seize macaques rhésus mâles adultes ont été soumis à une injection de Vasalgel avant d’être mis en contact avec 3 à 9 femelles pour une période de reproduction, dont 7 pendant 2 ans. Tous ces singes évoluaient en semi-liberté à l’extérieur et avaient accès aux femelles à tout moment. En temps normal, 80 % des femelles seraient tombées enceintes, mais au cours de l’étude, aucune grossesse n’a été détectée.

Les singes ont globalement bien toléré le Vasalgel. Seul l’un d’entre eux a développé un granulome spermatique, mais cette complication se développe aussi dans 60 % des vasectomies chez l’homme. Le Vasalgel est conçu par la fondation à but non lucratif Parsemus, qui espère commercialiser le produit dès 2018 « à un prix raisonnable, de sorte qu’il soit accessible à tous les hommes ».

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