Les pollinisateurs sont indispensables à nos cultures, à tel point que 75 % d’entre elles dépendent directement ou indirectement des abeilles, pourtant en danger d’extinction. La principale cause de ce « génocide » est l’utilisation de pesticides, notamment certains néonicotinoïdes récemment apparus. En tant que citoyen, vous avez l’opportunité de vous prononcer sur la mise en vigueur d’un traité visant l’interdiction de ces pesticides, dans le cadre d’une consultation publique lancée par le ministère de l’Environnement.

Quel est le but de cette consultation publique ?

En vigueur depuis février dernier, cette consultation publique initiée par le ministère de l’Environnement a pour but de recueillir l’avis des citoyens français quant à l’interdiction par décret à venir de dangereux pesticides, d’ici juillet 2020. Les insecticides néonicotinoïdes, ciblés pour leur nocivité envers les insectes pollinisateurs, ont également un impact sur la santé humaine et influencent le système nerveux, d’après un rapport de l’AESA. En un an, ils ont été responsables de la disparition de milliers de colonies d’abeilles, rien que pour la France.

Suite à la pétition remise en juin 2016 à la ministre de l’Écologie Ségolène Royal, dans laquelle plus de 600 000 personnes s’étaient prononcées favorables à l’interdiction de ces pesticides dès 2018, cette consultation publique relayée par Greenpeace donne le droit aux citoyens de décider de l’interdiction de la totalité des néonicotinoïdes qui empestent leur propre territoire.

Interdiction des pesticides : un parcours semé d’embûches

Si beaucoup de pesticides sont pointés du doigt pour leur nocivité et sont en phase d’être interdits, certains d’entre eux ne sont pas considérés comme tel, et ne sont pas concernés par l’interdiction à venir. En effet, le Sulfoxaflor et le flupyradifurone, deux insecticides qui ont fait l’objet d’une enquête du Pesticide Action Network en 2016, sont des substances proches des néonicotinoïdes. Comme on peut le lire dans le rapport, cette enquête a notamment cherché à prouver que « l’industrie pesticide essaie de masquer la réalité des faits derrière deux nouveaux produits chimiques similaires au groupe des néonicotinoïdes à l’origine de la décimation des abeilles à travers le globe ».

Dès lors, ces produits ne seront interdits en France en 2020 que si les citoyens manifestent clairement leur opinion auprès du gouvernement. C’est cette volonté populaire, sans laquelle ces produits chimiques resteront probablement utilisés dans l’agriculture industrielle qui couvre une large partie du territoire, qui permettra de les bannir définitivement de nos sols.

Si le bannissement de substances reconnues comme hautement toxiques pour notre environnement et celui des animaux constitue un premier pas, le combat est loin d’être terminé. Renouveler la vision de la biodiversité est une bonne chose, mais la préserver et la restaurer nécessite un encadrement par l’État.

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