Le clown est une figure qui divise les communautés, personnage drôle, festif d’un côté, il est également la personnification de l’angoisse, hante nos pires cauchemars et peut même parfois se transformer en une véritable phobie pour certains d’entre nous. La figure du clown maléfique inspire énormément, d’innombrables personnages ont vu le jour par ce phénomène. Alors pourquoi les clowns ont un effet bénéfique sur certaines personnes tandis que d’autres éprouvent inquiétude, panique et terreur ? SooCurious lève le voile sur la peur des clowns.

En 1920, les psychologues John B. Watson et Rosalie Rayner ont développé une expérience lors de laquelle ils ont conditionné (appris à) un enfant émotionnellement stable à avoir peur d’un rat blanc. À chaque fois que le petit Albert touche l’animal, John produit un son violent pour effrayer l’enfant jusqu’à ce que cela se transforme en une véritable phobie pour lui de toucher le rat. Aujourd’hui cette expérience est totalement absurde et contraire à l’éthique mais ils ont mis en évidence un lien important entre les phobies et le conditionnement.

Lors d’un conditionnement classique, le cerveau va commencer à associer deux stimulus distincts, s’ils coïncident à plusieurs reprises. Le cerveau peut « apprendre » à associer un stimuli neutre (comme un clown par exemple) avec un stimuli négatif (comme une certaine forme de douleur ou d’inconfort), si elles sont souvent vécues simultanément. Lorsque ce modèle a été enraciné, le stimuli neutre seul peut invoquer des sentiments de peur. Voilà pourquoi les personnes souffrant de phobies peuvent être touchées par une « peur irrationnelle ».

Un grand nombre de nos phobies sont piochées dans nos souvenirs d’enfance, ce n’est donc pas une surprise si le clown a une place si importante dans la liste des phobies les plus communes. « Vers l’âge de deux ans les enfants sont très réactifs lorsqu’ils rencontrent un corps familier associé à un visage étrange », selon le Dr Ronald, professeur de psychologie. L’enfance est une période où nous sommes beaucoup plus sensibles et effrayés face à des visages étranges, face à des clowns par exemple, c’est ainsi que peut naître une véritable phobie. Certaines peurs, comme la peur des araignées, ont été expliquées comme le fruit de l’instinct de survie, il nous permet d’éviter certains dangers et notamment les animaux menaçants.

L’anthropologue Claude Lévi-Strauss a beaucoup écrit sur les masques pour son étude des cultures. Un thème récurrent était la « liberté » que les masques accordent à son détenteur. Dans un de ses ouvrages, il parvient à la conclusion qu’une personne au visage caché agit sans retenue, comme libéré des conventions sociales et ne souffre pas des conséquences de ses actes. Sigmund Freud expose quant à lui son concept de la « vallée dérangeante », qui met en avant que nous sommes attirés par les caractéristiques familières mais que nous sommes repoussés par l’inconnu, provoquant un sentiment contradictoire et troublant.

Steven Schlozman, un psychiatre de Harvard, explique que nous sommes capables de reconnaître un vrai sourire car notre cerveau l’enregistre très jeune. « Nous enregistrons des indices sur la manière dont les gens se comportent, c’est le fait qu’il n’y ait pas de changement dans la façon dont les clowns nous regardent ou la manière dont ils agissent qui les rendent très effrayants. »

Cette étude est vraiment passionnante ! À la rédaction, certains d’entre nous n’apprécient pas franchement les clowns et les trouvent même plutôt angoissants. Voici 11 raisons qui vous feront peut-être aimer les clowns pour toujours… ou bien les détester à tout jamais ! Et vous, êtes-vous traumatisé par cette figure effrayante depuis votre tendre enfance ou au contraire trouvez-vous les clowns amusants et drôles ?

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