La NASA et le GUMC (Georgetown University Medical Center) ont récemment publié une étude suggérant que les longs voyages dans l’espace, notamment vers Mars, pourraient endommager nos intestins et même provoquer le cancer. Explications.

LES RAYONNEMENTS SPATIAUX SONT NOCIFS POUR NOTRE ORGANISME

Une étude menée par le GUMC et la NASA, publiée début octobre dans le PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America), tend à démontrer les effets nocifs des rayonnements spatiaux pour notre organisme. Pourtant, après avoir marché sur la Lune, le prochain objectif de l’Humanité est bien sûr la planète rouge, Mars. Les chercheurs ont donc voulu s’assurer de la santé des astronautes pendant leur longue expédition. En effet, ces derniers seraient soumis à des rayonnements multiples pour lesquels il n’existe pas encore de protection efficace.

Et le tube digestif est un excellent candidat à l’expérimentation. En effet, tous les trois à cinq jours, ses cellules se renouvellent. Cependant, la perturbation de ce processus entraîne des bouleversements, comme une mauvaise absorption des nutriments, et déclenche des processus pathologiques tels que le cancer. C’est pourquoi les chercheurs du GUMC ont soumis deux groupes de souris à de faibles doses de rayonnement ionique lourd ou de rayons gamma, pendant sept à douze mois, au Space Radiation Laboratory (NSRL) de la NASA.

Euthanasiées puis comparées à un troisième groupe de souris, non soumises à de telles radiations, les scientifiques du GUMC ont pu déterminer comment notre tube digestif peut être affecté par les dangers de l’espace. Ainsi, les rayons gamma ne produisent que des effets légers et modestes sur les cellules de l’intestin grêle, qui revient à la normale en soixante jours. Mais l’irradiation par des ions lourds provoque de multiples changements dans ses cellules, qui forment alors des polypes cancéreux. Irréversibles, ces dommages continus de l’ADN persistent un an après l’exposition.

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QUEL AVENIR POUR L’HOMME DANS L’ESPACE ?

Le chercheur principal de l’étude, Kamal Datta, indique avoir « documenté les effets du rayonnement dans l’espace profond sur certains organes vitaux, mais nous croyons que des réactions similaires peuvent se produire dans de nombreux organes ». En effet, de précédents travaux indiquent une altération potentielle des tissus cérébraux ainsi qu’un vieillissement accéléré lors de longs voyages dans l’espace. Et ceci, toujours à cause des ions lourds énergétiques.

Le scientifique ajoute également que, malheureusement, « avec la technologie de blindage actuelle, il est difficile de protéger les astronautes contre les effets néfastes des rayonnements ionisants lourds. Il existe peut-être un moyen d’utiliser des médicaments pour contrer ces effets, mais aucun agent de ce type n’a encore été mis au point ». Ainsi, les prochaines études porteront sur la façon dont les cellules du tube digestif sont affectées par les rayonnements.

Il s’agit d’une information cruciale qui pourrait permettre à l’Humanité de poursuivre son rêve de voyager dans l’espace, en toute sécurité. Alors qu’Animal Testing publiait fin 2017 une vidéo insoutenable sur les horreurs vécues par les souris de laboratoires, on peut aussi se demander : est-il normal de faire souffrir ces animaux simplement car nous rêvons d’explorer l’univers ?

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