Marquée par de nombreuses déclarations choquantes, stupides ou farfelues, la campagne électorale de Donald Trump a permis de découvrir l’avis du prochain président des Etats-Unis sur un sujet d’importance : le réchauffement climatique. Ce qui, pour lui, n’est qu’un canular a tout de même occupé des scientifiques du monde entier depuis des dizaines d’années et aujourd’hui, ces chercheurs s’inquiètent de la prochaine ascension au pouvoir du milliardaire américain.

« Un canular inventé par les Chinois », « des conneries », durant ces derniers mois, le 45e président des États-Unis n’a pas mâché ses mots concernant le réchauffement climatique. Tirant des conclusions d’observations simplistes, il aura vite eu fait de se mettre les écologistes à dos en déclarant son intention d’annuler le traité mondial obtenu à Paris. Alors que son prédécesseur avait pris soin de travailler à la mise en place de l’accord de Paris, Trump souhaite battre en retraite et retirer son pays des discussions et ce, malgré l’importante place qu’occupent les États-Unis dans le classement des pollueurs mondiaux.

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On aurait pu croire que son arrivée au pouvoir l’aurait fait changer d’avis et pourtant, son introduction au bureau oval semble le conforter dans ses idées : alors qu’il était chargé de nommer ses futurs collaborateurs, le milliardaire américain a porté son choix sur un climatosceptique pour prendre la tête de l’Agence Américaine de Protection de l’Environnement (EPA).

Scott Pruitt, jusque là ministre de la justice de l’Oklahoma est connu pour ses relations avec le lobby de l’énergie et fait bataille depuis plusieurs années contre les réformes engagées par Barack Obama dans la lutte contre le réchauffement climatique. Pro-pétrole et pro-charbon, Pruitt estime que le débat sur les changements climatiques est « loin d’être clos » et ne risque donc pas d’aller le sens des chercheurs, agences et politiciens engagés dans la préservation de l’environnement.

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Face à de telles déclarations et actions, les scientifiques et climatologues américains prennent peur : selon le Washington Post, ils sauvegarderaient actuellement, sur des serveurs indépendants, les données récoltées sur des décennies de travail et de recherche. En copiant ces fichiers, ils souhaitent avant tout préserver leurs avancées des réactions de l’administration Trump qui s’installera pour 4 ans à la tête de l’État dès le 20 janvier prochain. Cette peur de l’ingérence se traduit aussi bien par une opération gigantesque d’archivage à l’Université de Toronto au Canada que par la création d’un portail regroupant les sites et bases de données importantes pour la recherche.

On peut facilement comprendre les frayeurs des chercheurs puisque les données en question vont des études menées sur la fonte des glaces durant un demi-siècle à l’extinction d’espèces animales et végétales en passant par les évolutions des taux de monoxyde de carbone dans l’atmosphère. Ce ne sont là que quelques exemples sur la multitudes de recherches menées et la NASA devrait, elle aussi, revoir ses objectifs : pour Trump, le programme d’étude du réchauffement climatique est « trop politisé » pour l’agence américaine.

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Des réactions d’autant plus compréhensibles quand on sait que l’équipe de transition du 45e président a envoyé un questionnaire au Département de l’Energie prévoyant des coupures de budget et une réorientation de ses ressources vers les énergies fossiles et nucléaires. Les scientifiques ont certainement raison d’avoir peur, d’autant plus que la nouvelle administration semble se préparer à une chasse au sorcière, traquant ceux et celles ayant participé aux réformes d’Obama en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique.

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