Lorsqu’une photo nous arrive de l’espace, elle n’est pas directement visible par le grand public. Les agences spatiales doivent ainsi la retravailler en nettoyant l’image ou en la colorant. SooCurious vous explique comment la NASA s’y prend.

De l’espace et de ses merveilles, nous ne savons que peu de choses. Un savoir obtenu des théories cosmologiques et des observations terrestres, télescopes à l’appui. Mais les plus grandes découvertes astronomiques, celles qui révolutionnent notre logiciel de pensée sur l’espace et nous permettent d’espérer coloniser l’Univers, sont essentiellement dues aux données recueillies sur le terrain, là-haut. Aussi faut-il les analyser et les traiter. Avant d’obtenir, enfin, une image nette, colorée, et tout bonnement magnifique.

 

Cliché retravaillé de la galaxie d’Andromède, située à 2,5 millions d’années-lumière :

Ainsi, lorsqu’un cliché nous provient du cosmos, grâce à l’un des nombreux dispositifs éparpillés ça et là dans notre Système solaire, les organismes spatiaux à l’origine de sa capture doivent soit l’assembler, comme c’est le cas pour les images de Curiosity, soit l’interpréter. C’est ce que fait notamment Robert Hurt, astronome et expert Photoshop au centre de traitement et d’analyse de l’infrarouge, à Caltech, en Californie.

 

Les images prises par Curiosity sont assemblées avant d’être colorées : 

Selon Robert Hurt, sa mission n’est autre que de transformer des données en quelque chose de visible, de concret : « Je prends simplement des niveaux de gris bruts depuis différentes parties du spectre infrarouge et les recartographie en couleurs visibles avec des calques Photoshop rouges, verts et bleus pour créer des images qui représentent avec précision les couleurs infrarouges que l’oeil humain ne peut pas voir », explique-t-il. Mais son travail ne s’arrête pas là et l’astronome doit aussi nettoyer l’image : « Les objectifs de l’appareil peuvent créer des artefacts qui peuvent passer, aux yeux des amateurs, pour quelque chose de réellement issu de l’Univers. Mais ce sont ces choses que nous voulons nettoyer de l’image parce que nous ne voulons pas que les gens pensent qu’il y a une étrange planète qui flotte là où il n’y en a pas. »

 

Robert Hurt, astronome et expert Photoshop :

Au final, et une fois que les différentes données ont été utilisées pour améliorer le cliché initial, Robert Hurt obtient un fichier de plusieurs gigabits, et donc extrêmement lourd. Car l’image n’est plus une simple photo, elle est devenue une superposition d’informations provenant de différents instruments, comme les télescopes spatiaux. Le résultat, lui, est fluide et simple à comprendre. Car les analystes ont interprété les données spatiales collectées et en ont fait une image lisible et appréciable par le grand public.

 

Le processus de retouche d’un cliché de la nébuleuse d’Orion : 

 

Ce processus incroyable est toutefois nécessaire à la compréhension des images qui nous viennent du cosmos. Surtout, il nous permet d’avoir la vision la plus réaliste des clichés obtenus par les télescopes et autres appareils spatiaux. Imaginiez-vous que ces photos étaient si travaillées avant leur diffusion ou pensiez-vous qu’elles étaient diffusées telles quelles ?

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