Des scientifiques français ont fait une découverte fantastique. Grâce à l’acide sécrété par les fourmis, ils sont parvenus à fabriquer du méthanol, composant essentiel pour la mise au point du carburant propre de demain. Cette méthode est d’autant plus intéressante qu’elle présente un bilan carbone nul. Autrement dit, elle est à la fois utile et écologique. Ou quand les insectes assurent notre futur énergétique.

Des chercheurs du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) ont réussi à produire du méthanol grâce à une technique bien plus efficace que celle qui était utilisée aujourd’hui. Sachant qu’à ce jour, la demande énergétique de la planète est satisfaite à 85 % par les énergies fossiles, il est temps de trouver des alternatives. En effet, les réserves de pétrole et de gaz naturel sont en passe de s’épuiser. En outre, ces produits sont en très grande partie responsables du réchauffement climatique. Depuis de nombreuses années, différentes méthodes sont recherchées pour remplacer un jour ces combustibles fossiles, avec pour conditions d’être abondantes, peu chères, renouvelables et écologiques.

L’une des pistes les plus prometteuses concerne le méthanol. C’est une composé utilisé comme carburant dans certaines piles à combustible ou dans des moteurs thermiques. Le méthanol est intéressant car il est produit à partir de dioxyde de carbone (aussi appelé gaz carbonique) et qu’il en libère lorsqu’il est utilisé. Cela veut dire qu’il présente un bilan carbone quasiment nul voire nul.

Actuellement, la production de méthanol directement à partir de gaz carbonique est compliquée. Pourtant, un procédé de fabrication existe depuis 1911. Ce sont les travaux du chimiste Paul Sabatier, qui lui ont d’ailleurs valu un prix Nobel. Dans ces recherches, il explique que l’acide formique (un liquide sécrété par certaines fourmis pour se défendre) est un bon moyen de synthétiser du méthanol. C’est en 2013 que l’intérêt pour cette étude est revenu, grâce à des chercheurs de l’université de Washington. Ils ont découvert que l’iridium était un bon catalyseur qui facilitait la transformation des molécules d’acide formique en méthanol.

Toutefois, c’est une technique qui s’est avérée limitée. Le rendement de la réaction ne dépassait pas les 2 % et l’iridium est un métal rare sur Terre. Cela coûtait donc très cher de produire le carburant de cette façon. Le problème a été réglé par une équipe du CEA, du laboratoire de Chimie de Coordination des Eléments f, qui a découvert qu’un complexe hydrure de ruthénium augmentait le rendement de la même réaction à 50 %. Par chance, le ruthénium est dix fois moins coûteux que l’iridium.

Cette nouvelle manière de créer du carburant est vraiment géniale ! Nous félicitons les chercheurs qui ont mis cette technique au point et merci aux fourmis de nous être si utiles malgré elles :D. Nous espérons que le méthanol soit rapidement et largement utilisé pour préserver notre environnement. Pourtant à la rédaction, certains s’inquiètent du fait que cette invention ne soit pas aussi lucrative que le pétrole et soit simplement mise de côté. Pensez-vous que le méthanol sera démocratisé dans un futur proche ou croyez-vous que le pétrole restera le carburant maître jusqu’à son épuisement ?

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