S’il fallait jusqu’à présent attendre de voir apparaître une grosseur pour être certain qu’une personne souffrait d’un cancer du sein, il sera bientôt possible de se contenter d’un test sanguin. Cela permettrait d’effectuer le diagnostic plus tôt et par conséquent d’augmenter encore les chances de guérison.

La thrombocytose

On diagnostique une thrombocytose lorsqu’une personne présente un taux élevé de plaquettes dans le sang. Ces minuscules cellules sont bien utiles : elles permettent au sang de coaguler et participent donc à la cicatrisation d’une plaie. Cependant, Willie Hamilton, un membre de l’équipe de recherche de l’université anglaise d’Exeter, explique qu’ils ont découvert un lien entre la thrombocytose et le cancer, particulièrement marqué chez les hommes.

Des chiffres éloquents

Environ 2 % des individus âgés de plus de 40 ans sont atteints de thrombocytose, on savait déjà qu’elle présentait un risque de cancer plus élevé. Mais grâce à cette nouvelle étude, la thrombocytose est reliée au risque de cancer quel que soit l’âge et le genre d’une personne, ou le type de cancer.

Les chercheurs ont étudié 31 261 patients anglais présentant un taux élevé de plaquettes et 7 969 patients présentant un taux normal. Les résultats ont montré que 11,6 % des hommes et 6,2 % des femmes souffrant de thrombocytose déclaraient un cancer dans l’année, contre respectivement 4,1 % et 2,2 % chez ceux dont le taux de plaquettes était normal.

Les scientifiques sont allés plus loin et ont remarqué que si un deuxième pic de plaquettes avait lieu dans les 6 mois suivants, les risques de cancer augmentaient de 18,1 % chez les hommes et 10,1 % chez les femmes. Par comparaison, seuls 8,5 % des grosseurs au sein deviennent cancéreuses chez les femmes entre 50 et 59 ans.

Permettre un diagnostic précoce

Le lien entre thrombocytose et cancer est non seulement valable pour les cancers du sein, mais aussi pour ceux du poumon ou pour le cancer colorectal. Un tiers de ces derniers ne peuvent même pas être détectés sans un test sanguin s’intéressant au taux de plaquettes. Autrement dit, ce test permettrait de gagner jusqu’à 3 mois dans le diagnostic.

Or, il est certain que quelle que soit sa localisation, plus le cancer est repéré tôt, plus les chances de survie du malade sont importantes. L’équipe de chercheurs parle donc de ce test sanguin comme de la plus grande avancée dans le diagnostic du cancer depuis les 30 dernières années.

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