Quand on parle de cafards, on pense à ces bêtes horribles qui dénotent un manque évident de propreté. Ces insectes détestés sont pourtant incompris. En réalité, vous ne le saviez peut-être pas, mais ces pauvres bêtes ont chacune une personnalité différente ! Découvrez dès à présent la réalité sur ces insectes que vous détestez tellement.

Quand on parle de personnalité, on ne fait clairement pas de référence aux cafards, mais à l’homme. Et pourtant, saviez-vous que les cafards disposent eux aussi d’une personnalité qui leur est propre ? Ce n’est pas tout… une fois ensemble, un groupe de cafards forme également une personnalité commune, une forme d’entraide. « Beaucoup d’études montrent la présence de personnalité dans d’autres invertébrés », nous dit Isaac Planas-Sitjà, un écologiste à l’université de Bruxelles et le leader d’autres études importantes. « Mais personne n’a poussé l’étude vis-à-vis des cafards. »

Depuis les deux dernières dizaines d’années, les scientifiques ont fait beaucoup de recherches sur la personnalité, divers comportements comme l’audace, la timidité, la sociabilité, l’agressivité, dans beaucoup d’espèces d’invertébrés, de la pieuvre à l’araignée. Planas-Sitjà n’a pas trouvé dans les cafards des formes de tendresse, mais c’est parce qu’ils ne vivent pas en société avec des leaders et des suiveurs. Sans société, il est difficile de découvrir une forme de personnalité. « Ils sont tous indépendants, même s’ils sont sociables », dit-il.

Pour découvrir que les cafards avaient eux aussi une personnalité, Planas-Sitjà et ses collègues ont collé des petites radios dans le thorax de 304 cafards pour qu’ils puissent suivre chaque insecte placé dans un nouvel environnement. Les scientifiques ont divisé les insectes en 19 groupes de 16 individus (tous des mâles qui ont plus de 4 mois, pour éviter des différences vis-à-vis de la personnalité). Trois fois par semaine, l’équipe a placé chaque groupe au milieu d’une lumière brillante, un espace circulaire en plastique entouré par une clôture électrique pour que les cafards ne s’échappent pas. Deux disques de plexiglas le couvrent avec des filtres rouges, créant ainsi des cercles rouges que les phobiques de la lumière perçoivent comme un abri. Chaque abri est assez large pour faire rentrer 16 cafards.

Après 3 heures de tests, les scientifiques ont mesuré la quantité de temps que chaque cafard passait dans l’abri et combien de temps ça lui prenait à la première visite. Pour voir si les insectes ont atteint un consensus à propos de l’endroit où il était (un indicateur de la personnalité de groupe) ils ont compté combien d’insectes étaient sous chaque disque à la fin de l’expérience. Leur analyse à montré que, comme les autres espèces, des araignées aux lions, ces cafards avaient des comportements timides et audacieux. Les cafards timides ont couru dès qu’ils sont entrés dans l’espace, alors que les autres ont passé plus de temps à explorer, d’après le rapport de l’équipe dans « Proceeding of the Royal Society ». Et les cafards ont agi de la meme manière à chaque test.

Outre les différences de personnalité, à la fin de chaque expérience les groupes se sont toujours réunis ensemble sous le même abri. « Il y a une dynamique collective, une influence sociale, qui dilue les différences personnelles de personnalité », nous dit Planas-Sitjàs. « Donc dans le groupe, vous finissez par avoir un comportement semblable à celui des autres. » Cette conformité se produit meme si les chercheurs savent que, selon d’anciennes expériences, certains cafards quand ils sont laissés seuls dans l’espace ne vont jamais s’y précipiter, alors que d’autres au contraire y accourront. Ils changent leur comportement une fois qu’ils sont en groupe. « Ensuite, ils courent tous vers l’abri », nous dit Planas-Sitjàs, qui espère determiner pourquoi et comment cela se produit avec de futures expériences.

« La personnalité collective est différente de la somme des personnalités individuelles », nous dit Noa Pinter-Wollman, un expert dans le comportement animal à l’université de Californie à San Diego, qui n’est pas dans l’étude. « Cela implique que l’ensemble est meilleur que la somme de chacun. » Des araignées sociales, des abeilles, des fourmis sont aussi connues pour leurs différences de personnalité en groupe ou seul.

« Etre capable de montrer une personnalité de groupe comme ils l’ont fait est vraiment excitant et intrigant », ajoute Odile Petit, une éthologiste à l’agence nationale française CNRS à Strasbourg. « Et ils ont montré que leurs personnalités propres ont de l’importance même si ce sont de simples animaux. » Oui, même les cafards.

 

Qui aurait pu croire que les cafards ont, comme nous, une personnalité qui leur est propre ? A la rédaction, beaucoup d’entre nous détestent les cafards et les trouvent vraiment dégoûtants, mais maintenant, on éprouve un peu plus de compassion pour eux. A présent, portez-vous un autre regard sur ces petites bêtes ?

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