C’est une grande avancée dans la lutte contre l’infertilité. Grâce à une transplantation, une Suédoise de 36 ans, née sans utérus, est parvenue à donner naissance à un garçon après 31 semaines de grossesse. L’enfant est en bonne santé et représente un espoir pour toutes les femmes dans des cas similaires. DGS vous détaille cette prouesse médicale.

La mère de 36 ans, dont l’identité n’a pas été dévoilée, était née avec le syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser (MRKH). Cette maladie se caractérise par l’absence partielle ou totale de l’utérus ainsi que du vagin. La maladie avait déjà été traitée avec succès grâce à des vagins artificiels, mais c’est bien une première médicale qui a été réalisée en Suède. L’équipe a été conduite par le professeur Mats Brännström, spécialiste de gynécologie à l’université de Göteborg. Sur les neuf patientes à avoir reçu une greffe utérine, sept ont vu l’opération couronnée de succès tandis que les deux autres ont malheureusement dû faire face à des complications en raison d’infections ou de coagulation.

En effet, il n’est pas rare de voir des complications, et ce même lorsque la transplantation a été réussie. Il est fréquent que le système immunitaire rejette les nouveaux utérus. C’est arrivé trois fois à la nouvelle mère, mais les médecins suédois sont parvenus à trouver une solution grâce aux corticoïdes qui ont résolu le problème dans tous les cas. Cependant, les effets secondaires sont lourds, et les utérus seront donc retirés une fois que les patientes ne désireront plus d’enfants.

L’insémination de la jeune mère de 36 ans a eu lieu un an après l’opération de transplantation. Les docteurs ont eu recours à la fécondation in vitro et ont implanté un embryon dans le nouvel utérus de la patiente. Ses ovaires, non-affectés par le MRKH, ont pu être utilisés pour la fécondation. « Pour arriver à ce succès, l’équipe a mené 10 ans de recherches animales intensives et d’entraînement chirurgical. Désormais, nous avons la possibilité de traiter une grande partie des femmes qui souffrent d’infertilité utérine, ce qui n’était pas le cas avant », a déclaré Brännström.Une césarienne a été effectuée avec 8 semaines d’avance en raison d’une pré-éclampsie, mais la mère et son enfant se portaient bien 1 mois après l’accouchement.

Une femme enceinte via Shutterstock

L’utérus transplanté provenait d’une amie de la patiente, qui avait 61 ans et était ménopausée depuis 7 ans. La possibilité de transplanter l’utérus de femmes ménopausées ouvre des possibilités et élargit grandement le parc de donneuses potentielles. Deux autres hôpitaux ont tenté de répliquer la greffe, sans succès pour l’instant. Le professeur René Frydman, médecin derrière le premier « bébé-éprouvette » français soulève néanmoins des questions déontologiques. « C’est une étape comme l’a été la greffe du cœur sur les pathologies cardiaques. Elle ouvre des perspectives et pose des questions et notamment éthiques. Les donneuses peuvent être vivantes, ou provenir de l’entourage (de la patiente) et ça mérite des précautions, ça mérite simplement qu’on y réfléchisse », a déclaré le scientifique sur France Inter.

 

Il est rassurant de voir que la femme et son enfant se portent bien suite à l’opération et l’accouchement. Cette prouesse médicale va changer le quotidien de milliers de femmes. A la rédaction, nous sommes très heureux de constater les progrès de la médecine et les conséquences que cela peut avoir sur la vie des patientes concernées. Quant à vous, pensez-vous que tous les moyens sont bons pour venir en aide aux femmes se trouvant dans l’impossibilité de procréer ?

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