Les scientifiques observent de plus en plus souvent la naissance d’icebergs gigantesques, comme celui créé par la séparation d’un bloc de glace de 360 km du glacier de l’île du Pin, dans l’ouest de l’Antarctique. Le phénomène est aujourd’hui mieux compris, mais toujours aussi inquiétant pour l’avenir de la planète.

Grâce aux observations de la Nasa, les scientifiques de l’université d’Etat de l’Ohio sont parvenus à déterminer les causes à l’origine de ces glaciers immenses qui apparaissent de plus en plus fréquemment : une fracture qui intervient en profondeur et à l’intérieur des terres. Pour analyser ce phénomène, une étude publiée dans le Geophysical Research Letters, prend pour exemple la naissance d’un iceberg décroché du glacier de Pine Island pendant l’été 2015. Ian Howat, l’auteur principal, précise que sa taille n’était pas spécialement préoccupante, car de tels icebergs apparaissent tous les 5 ou 6 ans dans le secteur. En revanche, les causes du phénomène étaient bien nouvelles.

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Dans toute la baie d’Amundsen et au glacier de l’île du Pin, les icebergs se détachent de l’extrémité du glacier, où la plate-forme glaciaire est séparée du soubassement rocheux et où la température de l’eau fait fondre la glace. Mais le phénomène de 2015 était tout autre : deux ans auparavant, une fissure s’était formée à la base de la plate-forme glaciaire, à plus de 30 km à l’intérieur des terres.

Elle avait progressé de haut en bas pour finalement provoquer le détachement d’un iceberg faisant 10 fois la taille de Manhattan. En cause, la fonte de la glace en contact avec la roche, qui forme un creux et fragilise l’ensemble. Howat explique : « Je pense que ce que nous observons en surface est la conséquence d’un espace creux beaucoup plus grand, à la base même de la plate-forme glaciaire. Cela nous indique que la plate-forme glaciaire présente des faiblesses que vient aggraver l’augmentation de la température de l’océan. »

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Ce mécanisme explique la retraite rapide des glaciers. Les photographies prises pendant l’opération Ice Bridge un peu plus tôt dans le mois suggèrent la présence d’une seconde fissure de la plate-forme glaciaire. D’autres espaces creux semblables, lieux possibles de création de futurs icebergs, existent encore. Mais l’absence de données claires retarde leur analyse. Pour la Nasa, la dislocation de toute la baie d’Amundsen semble à présent inévitable.

Ces découvertes permises par les clichés de la Nasa ne font qu’inquiéter davantage sur le possible retrait de son budget destiné à l’observation des changements climatiques annoncé par Donald Trump. Notre planète change rapidement, et il est plus que jamais nécessaire de comprendre ses mécanismes…

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