L’eau potable est un sujet de plus en plus préoccupant à travers le monde et les pays développés ont aussi leur lot de difficultés. Une étude montre que la France gaspille 1300 milliards de litres de cette précieuse ressource chaque année, simplement dus aux fuites dans les canalisations. DGS vous explique tout.

L’association 60 Millions de consommateurs, en collaboration avec la fondation France Libertés, a réalisé une étude mettant en évidence les problèmes de fuites d’eau en France. Le pays compte 850 000 kilomètres de canalisations, mais celles-ci ne sont pas toutes étanches. Par jour, ce sont 3400 litres d’eau pour 1 kilomètre de conduits qui partent dans la nature. En une année, il y a de quoi remplir 430 000 piscines olympiques. « Les fuites sont nombreuses et chaque année 1,3 milliard de mètres cubes d’eau traités par les usines n’arrivent jamais au robinet. Soit 20 % des volumes perdus, mais payés par les consommateurs, même si c’est invisible sur les factures », nous expliquent les enquêteurs.

Pour remédier à ce problème, il faudrait lancer des travaux coûtant entre 1,5 et 2 milliards d’euros par an, le double de ce qui est dépensé aujourd’hui. Ces fuites ne sont pas connues du public, mais sont très bien identifiées par le ministère de l’Ecologie. Elles viendraient en majorité de problèmes de branchements entre canalisations et il faudrait effectuer des recherches poussées dans des secteurs à risques pour les réparer efficacement. D’après l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema), l’organisation 60 Millions de consommateurs a dressé une liste des fuites dans les 101 préfectures de la métropole et des départements d’outre-mer. Le résultat, deux villes sur trois « n’atteignent pas l’objectif national fixé par la loi Grenelle II de 2010, visant à limiter le taux de fuites à 15 % de l’eau produite ».

Voici quelques chiffres :
– Le taux de fuites dépasse les 25 % dans les villes suivantes : 54 % à Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence), 48 % à Bar-le-Duc (Meuse), 46 % à Saint-Denis (La Réunion), 41 % à Fort-de-France (Martinique), 37 % à Nîmes (Gard) ou encore 36 % à Tulle (Corrèze) et Evreux (Eure).
– 33 préfectures se maintiennent entre 4 et 15 % de taux de fuites, parmi elles : Le Mans (Sarthe) et Rennes (Ille-et-Vilaine) avec 4 %, puis Blois (Loir-et-Cher) avec 5 %, Orléans (Loiret) et Moulins (Allier) avec 7 %.
– Dans les plus grandes villes : le taux de fuites à Paris intra-muros est de 8,3 %, Lyon 17,8 %, Marseille 15 %, Toulouse 11 %, Lille 18 %, Bordeaux 15,7 % et Nice 19 %.

Nous n’étions absolument pas au courant de ce problème de gaspillage et nous avons été surpris d’apprendre qu’autant d’eau potable payée par les consommateurs était perdue chaque année. Dans le contexte actuel, nous ne pouvons pas nous permettre ce luxe, surtout lorsque l’on voit à quel point certains pays en développement manquent d’eau. Pensez-vous qu’il faille prendre des mesures drastiques contre ce gaspillage ?

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